Albanians facing the Ottoman past: the case of the Albanian diaspora in Turkey
Résumé
The presence of an Albanian community in Istanbul is testified since the Ottoman conquest. The post-Ottoman era witnessed four populations's shifts from Albania and nearby areas to Istanbul and Turkey: during the Balkan Wars, from all the areas inhabited by Albanians, from the North of Greece (Epirus, Macedonia) in the 20's and the 30's, from Yugoslavia before, after Second World War and during the 60's, and from Albania since the 90's.
The perception of the Ottoman inheritage among Albanians in Albania and in the Diaspora is ambiguous: the conquest and the Empire itself are perceived as responsible for the backwardness of Albania because of its incorporation into an "Oriental" Empire which cut it off from its "European" roots; and, on another hand, the Albnians insist on the role played by some of them in the Ottoman army or the administration of the Empire. On the same line, they interpret the Islamization as a way to escape assimilation to neighbouring Serbs in the north and Greeks in the south.
However, Albanians in Turkey looked for a deepened assimilation to Turkish society and, therefore, can not be viewed as an "ethnic minority". These Albanians can not really feel their belonging to a same community on the use of the Albanian language, which tends to disappear, but rather on a conceptualization of blood and of origin - which makes impossible any attempt to count them in Turkey - but allows them to act on two levels: first, the citizenship and the loyalty to Turkish State and, second, the origins and the family history.
The crisis that erupted in Kosovo in the 90's demonstrated the stability of this behaviour: the Albanians in Turkey indeed felt concerned by the crisis and, for some of them, expressed their "Albanianhood", but the mobilization remained rather small. Only the Albanians from Albania, who came in the 90's, kept closed relations with their country of origin and its institutions.
The perception of the Ottoman inheritage among Albanians in Albania and in the Diaspora is ambiguous: the conquest and the Empire itself are perceived as responsible for the backwardness of Albania because of its incorporation into an "Oriental" Empire which cut it off from its "European" roots; and, on another hand, the Albnians insist on the role played by some of them in the Ottoman army or the administration of the Empire. On the same line, they interpret the Islamization as a way to escape assimilation to neighbouring Serbs in the north and Greeks in the south.
However, Albanians in Turkey looked for a deepened assimilation to Turkish society and, therefore, can not be viewed as an "ethnic minority". These Albanians can not really feel their belonging to a same community on the use of the Albanian language, which tends to disappear, but rather on a conceptualization of blood and of origin - which makes impossible any attempt to count them in Turkey - but allows them to act on two levels: first, the citizenship and the loyalty to Turkish State and, second, the origins and the family history.
The crisis that erupted in Kosovo in the 90's demonstrated the stability of this behaviour: the Albanians in Turkey indeed felt concerned by the crisis and, for some of them, expressed their "Albanianhood", but the mobilization remained rather small. Only the Albanians from Albania, who came in the 90's, kept closed relations with their country of origin and its institutions.
L'existence d'une communauté albanaise à Istanbul est attestée dès la conquête ottomane. La période post-ottomane est marquée par quatre mouvements de population, depuis l'Albanie et les régions voisines vers Istanbul et la Turquie : lors des guerres balkaniques, en provenance de toutes les régions peuplées d'Albanais ; dans les années 1920 et 1930 en provenance de Grèce du nord (Epire, Macédoine) ; avant et après la seconde guerre mondiale, jusque dans les années 1960, en provenance de Yougoslavie ; et depuis les années 1990 en provenance d'Albanie.
La perception de l'héritage ottoman chez les Albanais d'Albanie et de la diaspora est ambiguë : la conquête et l'empire sont d'une part perçus comme étant responsables de l'arriération de l'Albanie, en raison de son rattachement à un empire " oriental " qui la coupe de ses racines " européennes " ; d'autre part, les Albanais insistent sur le rôle joué par certains d'entre eux dans l'armée et l'administration de l'empire, de même qu'ils voient dans l'islamisation un moyen d'échapper à l'assimilation par les voisins orthodoxes, Serbes au nord et Grecs au sud.
Les Albanais de Turquie ont pourtant cherché une assimilation poussée à la société turque, et ne peuvent être considérés comme une " minorité ethnique ". Plus que sur la langue albanaise, dont l'usage se perd rapidement, le sentiment d'appartenance à une communauté albanaise repose sur la conceptualisation du sang et de l'origine, qui rend impossible toute tentative de dénombrement des Albanais de Turquie, mais permet de jouer sur deux niveaux : celui de la citoyenneté et de la loyauté à l'Etat turc, et celui de l'origine et de l'histoire familiale.
Une situation de crise comme celle qu'a connue le Kosovo dans les années 1990 a montré la stabilité de cette attitude : si les Albanais de Turquie se sont intéressés à la question et ont pu, pour certains, affirmer leur " albanité ", la mobilisation est restée faible. Seuls les Albanais d'Albanie arrivés dans les années 1990 conservent des relations étroites avec leur pays d'origine et ses institutions.
La perception de l'héritage ottoman chez les Albanais d'Albanie et de la diaspora est ambiguë : la conquête et l'empire sont d'une part perçus comme étant responsables de l'arriération de l'Albanie, en raison de son rattachement à un empire " oriental " qui la coupe de ses racines " européennes " ; d'autre part, les Albanais insistent sur le rôle joué par certains d'entre eux dans l'armée et l'administration de l'empire, de même qu'ils voient dans l'islamisation un moyen d'échapper à l'assimilation par les voisins orthodoxes, Serbes au nord et Grecs au sud.
Les Albanais de Turquie ont pourtant cherché une assimilation poussée à la société turque, et ne peuvent être considérés comme une " minorité ethnique ". Plus que sur la langue albanaise, dont l'usage se perd rapidement, le sentiment d'appartenance à une communauté albanaise repose sur la conceptualisation du sang et de l'origine, qui rend impossible toute tentative de dénombrement des Albanais de Turquie, mais permet de jouer sur deux niveaux : celui de la citoyenneté et de la loyauté à l'Etat turc, et celui de l'origine et de l'histoire familiale.
Une situation de crise comme celle qu'a connue le Kosovo dans les années 1990 a montré la stabilité de cette attitude : si les Albanais de Turquie se sont intéressés à la question et ont pu, pour certains, affirmer leur " albanité ", la mobilisation est restée faible. Seuls les Albanais d'Albanie arrivés dans les années 1990 conservent des relations étroites avec leur pays d'origine et ses institutions.