La lutte contre la fièvre jaune dans les Antilles françaises : marine, médecine et pratiques coloniales (fin XVIIIème-début XIXème siècle)
Résumé
Les écrits des officiers de santé de la marine concernant les Antilles apparaissent comme imprégnés de morbidité. Parmi toutes les pathologies qui sévissent dans cette région au début du XIXème siècle, la fièvre jaune est celle qui concentre tous les efforts prophylactiques et, dans le même temps, accroît le sentiment de « psychose infectieuse ». Les navires provenant des Antilles font l'objet d'une surveillance particulière lorsqu'ils débarquent au port de Rochefort, tandis que de nombreux médecins, pharmaciens et chirurgiens de la marine tentent d'en décrypter les causes, effets et modes de transmission. Les tableaux extrêmement pessimistes dressés par la majorité de ces officiers de santé trahissent assez nettement leur répulsion toute casanière de l'outre-mer. Plus qu'une question d'ethnocentrisme, leurs lectures des espaces et des hommes qui les peuplent nous permettent de déceler un certain nombre de réalités dans les rapports sociaux entre des individus vivant dans des territoires « brisés » par la colonisation et les circuits maritimes et commerciaux.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)