Bleu et or
Résumé
Après avoir été longtemps réservés à la monarchie et à l'Église, le bleu et l'or deviennent, au XVIIIe siècle, les signes d'une dignité nouvelle des salles de spectacle et d'une sociabilité liée au théâtre. La ville s'organise autour des salles, la vie mondaine autour des représentations. La suppression des spectateurs sur la scène aide à une séparation des deux côtés de la rampe et à un développement de l'illusion dramatique.
La salle idéale, à l'imitation des Anciens, se fonde sur l'égalité des spectateurs, mais souligne en même temps la hiérarchie sociale et la division des sexes. Les femmes jouent un rôle déterminant sur les questions concernant la couleur, chargée de mettre en valeur leur beauté, ou la structure même de la salle, comme le révèlent les débats sur les gradins, sur les loges ou sur la nature du parterre. Les censeurs dramatiques redoublent d'animosité contre ces femmes qu'ils trouvent parfois trop bavardes ou trop encombrantes avec leurs « faux culs » et leurs perruques démesurées. Femmes objets, diraient certaines aujourd'hui, femmes « ornement de la salle » comme on disait à l'époque, mais pas seulement. La présence des femmes contribue à la fois au plaisir de la salle et à son unanimité.
De Sémiramis de Voltaire (1748) à la reprise en main des spectacles par Napoléon (1807), le théâtre s'affirme en France comme un haut lieu de la vie mondaine et civique.
Sous le rouge du théâtre dit à l'italienne, ce livre dévoile le bleu et l'or des salles françaises du XVIIIe siècle.
La salle idéale, à l'imitation des Anciens, se fonde sur l'égalité des spectateurs, mais souligne en même temps la hiérarchie sociale et la division des sexes. Les femmes jouent un rôle déterminant sur les questions concernant la couleur, chargée de mettre en valeur leur beauté, ou la structure même de la salle, comme le révèlent les débats sur les gradins, sur les loges ou sur la nature du parterre. Les censeurs dramatiques redoublent d'animosité contre ces femmes qu'ils trouvent parfois trop bavardes ou trop encombrantes avec leurs « faux culs » et leurs perruques démesurées. Femmes objets, diraient certaines aujourd'hui, femmes « ornement de la salle » comme on disait à l'époque, mais pas seulement. La présence des femmes contribue à la fois au plaisir de la salle et à son unanimité.
De Sémiramis de Voltaire (1748) à la reprise en main des spectacles par Napoléon (1807), le théâtre s'affirme en France comme un haut lieu de la vie mondaine et civique.
Sous le rouge du théâtre dit à l'italienne, ce livre dévoile le bleu et l'or des salles françaises du XVIIIe siècle.