Dérivation lexicale et relation au passif en arabe classique - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Journal Asiatique Année : 1996

Dérivation lexicale et relation au passif en arabe classique

Résumé

How is it possible for an Arabist philologist to classify both ahmada = "to find commendable" and alâma = "to show oneself blameable" as "estimative" verbs? We will show, in the first part of this article which is connected to the history of linguistics that the confusion comes from a much too hasty reading of Arab grammarians: 'ahmada and alâma are issued from two different kinds of verbs respectively "tropative" (< lat. tropare = to find, ar. wugûd) and "deventive" (< lat. devenire = to become, ar. sayrûra) but in an intersecting relation by means of a third "meritative" value (istihqâq). In the second part, dealing only with linguistics, we will propose a more modern formulation of the remarks of Arabic grammatical tradition. In fact istihqâq conceals the relation of the derived form to the passive of the ground-form: alâma has a "causative" implicitly reflexive meaning ("to rouse, to provoke reproach"); as for ahmada it recalls that the passive fu'ila (like the "middle" fa'ila) forms an intersection between action-verbs and state-verbs, which makes it possible to propose a semantic hypothesis concerning the ground-form hamida. The relation to the passive, both semantically relevant and syntactically conditioned, even without morphological consistency, thus contributes to render descriptively inadequate the usually adopted theory of lexical derivation in Classical Arabic.
Comment se fait-il qu'un philologue arabisant classe comme «estimatifs» à la fois ahmada = «trouver louable» et alâma = «se montrer blâmable»? Dans une première partie, relevant de l'histoire de la linguistique, nous montrerons que cette confusion vient d'une lecture trop rapide des grammairiens arabes: ahmada et alâma relèvent de deux classes différentes de verbes, respectivement «tropatifs» (wugûd) et «deventifs» (sayrûra), mais en relation d'intersection par le biais d'une troisième valeur, dite «méritative» (istihqâq). Dans une seconde partie, relevant de la linguistique, nous proposerons une formulation moderne des observations de la grammaire arabe traditionnelle. Le istihqâq dissimule en fait la relation du verbe augmenté au passif du verbe de base: alâma est un factitif, implicitement réfléchi, de sens «susciter, provoquer le blâme»; quant à ahmada, il vient rappeler que le passif fu'ila, à l'instar du moyen fa'ila, constitue une intersection verbes d'action/verbes d'état, ce qui nous permettra de proposer une hypothèse sémantique concernant le verbe de base hamida. La relation au passif, tout à la fois sémantiquement pertinente et syntaxiquement conditionnée, même si elle n'a pas de consistance morphologique, contribue ainsi à rendre descriptivement inadéquate la théorie communément admise de la dérivation lexicale en arabe classique.
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Dates et versions

halshs-00133097, version 1 (23-02-2007)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00133097 , version 1

Citer

Pierre Larcher. Dérivation lexicale et relation au passif en arabe classique. Journal Asiatique, 1996, 284 (2), pp.265-290. ⟨halshs-00133097⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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