Microgenèse des formes sémiotiques: perception, langage, expression - HAL Accéder directement au contenu
Communication dans un congrès Année : 2005

Microgenèse des formes sémiotiques: perception, langage, expression

Victor Rosenthal
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 837135

Résumé

Le concept de microgenèse désigne le développement à l'échelle du temps présent d'un percept, d'une expression, d'une pensée ou d'un objet d'imagination. Il définit le surgissement de l'expérience immédiate comme un phénomène dont les antécédents directs procèdent d'une certaine dynamique de différenciation génétique. Tout processus de perception, d'expression (orale, écrite ou gestuelle), de pensée (dans ses différents modes et formats) ou d'imagination, qui tient dans le creux du temps présent est alors un processus microgénétique de différenciation et de développement, au sens génétique de ces termes.
Avec la dynamique développementale de la microgenèse, définie comme un processus de catégorisation dynamique et de différenciation progressive, se dessine le principe effectif de la circularité génétique de l'expérience – notion essentielle pour rendre compte de la structure anticipatrice de toute expérience (souvent présentée sur le mode négatif de l'aporie de l'auto-anticipation du savoir). La catégorisation dynamique qui intervient dès les phases les plus précoces de la microgenèse, place d'emblée le champ sous la tension d'un sens « générique », d'une signification en devenir, qui conditionne la différenciation et l'identification des formes. Elle réunit donc dans un seul mouvement génétique la constitution des formes et le déploiement du sens. On dira qu'à travers la circularité génétique qu'elle « met en œuvre », la catégorisation dynamique « naturalise » le principe herméneutique de l'auto-antécédence du sens, en le transposant sur le terrain de la « génétique » des formes. C'est ainsi qu'il devient possible d'inscrire les déterminations culturelles, axiologiques et esthétiques au cœur même des processus perceptifs et cognitifs, et cela dès les phases les plus précoces de la microgenèse des formes.
Ainsi, l'auto-antécédence du sens est au cœur même de ce qui constitue la vie perceptive. Car si vie il y a, elle est perceptive avant d'être digestive, reproductive, inductive, contemplative.. La vie perceptive est expressive dans la mesure où elle se fonde sur une dynamique génétique d'orientation vers un à-venir qui se fait explicitement lisible dans le mode même de présentation des figures – jusqu'à les doter éventuellement d'animation et d'intériorité. S'ouvre alors la possibilité d'une complexification sémiotique de l'auto-antécédence des formes de l'expérience, marquée par la médiation incontournable de systèmes sémiotiques socialement partagés.
On abordera donc le langage et la perception comme deux modalités générales de la cognition humaine dont la parenté profonde vient de l'expressivité originaire de l'expérience, en nous intéressant en particulier au caractère physionomique (et synesthésique) de la saisie perceptive et aux dynamiques d'anticipations (praxéologiques, émotionnelles) qui modulent l'instabilité du champ et la différenciation des formes.
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Dates et versions

halshs-00120729, version 1 (17-12-2006)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00120729 , version 1

Citer

Victor Rosenthal. Microgenèse des formes sémiotiques: perception, langage, expression. Séminaire "Structures linguistiques / structures perceptives", Dec 2005, Paris, France. ⟨halshs-00120729⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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