L'acquisition des premières prépositions chez un enfant francophone
Résumé
Il s'agit ici d'analyser l'apparition des premières propositions (principalement à et pour) dans le langage en cours d'acquisition d'un enfant francophone, entre 1;08 et 2;04. L'analyse linguistique des énoncés de l'enfant en contexte révèle, d'une part, la précocité de l'emploi de ces deux prépositions par rapport à d'autres marqueurs grammaticaux et son évolution parallèle à celle de la détermination nominale, d'autre part la primauté du fonctionnement argumentatif de ces prépositions et leur rôle essentiel dans l'articulation des représentations de l'enfant à celles d'autrui.
La préposition, qui apparaît de manière précoce en cours d'acquisition du langage, n'est pas une catégorie accessoire. Elle est utilisée par l'enfant dès qu'il amorce une syntaxe à deux mots, et s'avère essentielle à deux niveaux. D'une part, elle permet à l'enfant de reprendre et de déterminer une représentation mal interprétée par son interlocuteur. Les prépositions pour et à introduisent ainsi une nouvelle détermination des objets, par l'identification de leur cible ou de l'une de leurs propriétés inhérentes. A un stade où précisément l'enfant met en place son système de détermination nominale, ces prépositions contribuent de façon privilégiée à "éliminer de l'indétermination". D'autre part, ce sont les prépositions à fonction métalinguistique qui prévalent, et l'on constate que l'enfant acquiert très rapidement les outils qui lui permettent d'articuler ses propres représentations à celles d'autrui. Les prépositions précoces comme à et pour sont sollicitées pour leurs valeurs argumentatives et pragmatiques : il s'agit pour l'enfant d'argumenter une intention préalable de signifier ou de faire. Dans un contexte où la référenciation proprement dite n'est pas tout à fait en place, où les conflits d'intentions, le malentendu et l'ambiguïté sont constants, les outils linguistiques de reprise, de post-détermination et d'argumentation se révèlent en fait essentiels à la continuité des échanges et du processus d'acquisition du langage.
La préposition, qui apparaît de manière précoce en cours d'acquisition du langage, n'est pas une catégorie accessoire. Elle est utilisée par l'enfant dès qu'il amorce une syntaxe à deux mots, et s'avère essentielle à deux niveaux. D'une part, elle permet à l'enfant de reprendre et de déterminer une représentation mal interprétée par son interlocuteur. Les prépositions pour et à introduisent ainsi une nouvelle détermination des objets, par l'identification de leur cible ou de l'une de leurs propriétés inhérentes. A un stade où précisément l'enfant met en place son système de détermination nominale, ces prépositions contribuent de façon privilégiée à "éliminer de l'indétermination". D'autre part, ce sont les prépositions à fonction métalinguistique qui prévalent, et l'on constate que l'enfant acquiert très rapidement les outils qui lui permettent d'articuler ses propres représentations à celles d'autrui. Les prépositions précoces comme à et pour sont sollicitées pour leurs valeurs argumentatives et pragmatiques : il s'agit pour l'enfant d'argumenter une intention préalable de signifier ou de faire. Dans un contexte où la référenciation proprement dite n'est pas tout à fait en place, où les conflits d'intentions, le malentendu et l'ambiguïté sont constants, les outils linguistiques de reprise, de post-détermination et d'argumentation se révèlent en fait essentiels à la continuité des échanges et du processus d'acquisition du langage.
Domaines
Linguistique
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)