L'éviction des étrangers par le lignage, la légitimité et le mérite. La production historique des caciques immémoriaux de la vallée de Toluca, Mexique central (XVe - XVIIIe siècle) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2007

L'éviction des étrangers par le lignage, la légitimité et le mérite. La production historique des caciques immémoriaux de la vallée de Toluca, Mexique central (XVe - XVIIIe siècle)

Résumé

Ese artículo trata de la práctica genealógica entre los indios de Nueva España en los siglos XV-XVIII. Esa práctica, atestiguada en los círculos alfabetizados y sabios, y en particular entre la nobleza indígena, conoció un periodo de renacimiento gracias a las grandes historias dinásticas de los siglos XVI y XVII (Tezozomoc, Ixtlilxóchitl, Chimalpahin Cuauhtlehuanitzin) y luego a finales del siglo XVII, en documentos producidos por las repúblicas de indios, documentos designados bajo el nombre de "Títulos Primordiales", así como en los códices del grupo Techialoyan. La encuesta aquí realizada se basa en algunos códices Techialoyan del valle de Toluca y se propone examinar la coherencia que dejan aparecer los autores de los manuscritos entre sus ancestros, los fundadores de sus pueblos y ellos mismos, contemporáneos de los códices. El análisis de las informaciones revela dos tipos de ascendencia : una ascendencia cultural, de filiación tepaneca, que recuerda el parentesco linguístico entre Tepanecas, Matlatzincas y Otomíes, y una ascendencia de tipo territorial y política, la de los Mexicas, sobre la que se apoyan las autoridades peninsulares. Los contemporáneos de los manuscritos se atribuyen los antropónimos de los principales soberanos, haciendo así del nombre el espejo, en una estructura simbólica, del yo imaginario de sus autores.La necesidad de fabricarse una nueva identidad corresponde también a un giro cronológico, los últimos años del siglo XVII, cuando se instala un malestar generalizado que deja las cabeceras indígenas en posición de cara a cara con los españoles, en un universo donde se logró un cierto equilibrio y donde se empieza a ejercer la competencia por el ejercicio del poder político en las cabeceras. En suma, los Códices Techialoyan son una de las murallas eregidas por los pueblos; encarnan tanto la tradición como la resistencia de los universos indígenas frente a los "otros", es decir los que se encuentran fuera de ciertas fronteras, territoriales, culturales, religiosas, y que pueden ser señores de ganados, vecinos de centros urbanos, arrieros ... Los hombres de estos años forjaron una suerte de edad de oro del "poder en el pueblo" y lo transmitieron a las generaciones sucesivas.
Cet article est une réflexion sur la pratique généalogique indigène en Nouvelle-Espagne du XVe au XVIIIe siècle. Cette pratique, attestée dans les cercles alphabétisés et savants, et en particulier au sein de la noblesse indienne, a connu une vague de renaissance grâce aux grandes histoires dynastiques, des XVIe-XVIIe siècles (Tezozomoc, Ixtlilxóchitl, Chimalpahin Cuauhtlehuanitzin) puis à la fin du XVIIe siècle dans les documents produits par les républiques indigènes, documents désignés sous le nom de "Titres Primordiaux ", ainsi que dans les Codex du groupe Techialoyan. L'enquête est ici menée sur des codex Techialoyan provenant de la vallée de Toluca afin d'examiner la cohérence que font apparaître les auteurs des manuscrits entre leurs ancêtres, les fondateurs de leurs villages et eux-mêmes, contemporains des codex. L'analyse des informations dévoile deux types d'ascendance : une ascendance culturelle, de filiation tépanèque, rappelant la parenté linguistique et religieuse entre Tépanèques, Matlatzinca et Otomi, et une ascendance de type territorial et politique, celle des Mexica, sur laquelle s'appuient les autorités péninsulaires. Les contemporains des manuscrits s'attribuent les patronymes des principaux souverains, faisant ainsi du nom le miroir, dans une structure symbolique, du moi imaginaire de leurs auteurs. La nécessité de se fabriquer une nouvelle identité correspond également à un tournant, la fin du XVIIe siècle, où s'installe un malaise général qui met les cabeceras indiennes en position de face à face avec les Espagnols, dans un univers où un certain équilibre est atteint et où commence à s'exercer la concurrence pour l'exercice du pouvoir politique au sein des cabeceras. En somme, les Codex Techialoyan sont l'un des remparts érigés par les villageois ; ils incarnent tout autant la tradition que la résistance des univers indigènes face aux " autres ", qui se trouvent en dehors de certaines limites, territoriales, culturelles, religieuses et qui peuvent être seigneurs de troupeaux, résidents de centres urbains, colporteurs... Les hommes de ces années-là forgent une sorte de nouvel âge du " pouvoir au village " et le transmettent aux générations futures.
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Dates et versions

halshs-00115235 , version 1 (20-11-2006)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00115235 , version 1

Citer

Nadine Beligand. L'éviction des étrangers par le lignage, la légitimité et le mérite. La production historique des caciques immémoriaux de la vallée de Toluca, Mexique central (XVe - XVIIIe siècle). Pierre Ragon. Les généalogies imaginaires. Ancêtres, lignages et communautés idéales (XVIe - XXe siècle), Publications des Universités de Rouen et du Havre, p. 49-82, 2007. ⟨halshs-00115235⟩
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