Fermetures et "entre soi" dans les enclaves résidentielles - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage La métropole parisienne ; centralités, inégalités, proximités. Année : 2007

Fermetures et "entre soi" dans les enclaves résidentielles

Delphine Callen
Renaud Le Goix

Résumé

L'article porte sur les enclaves fermées et les rues privées, dont on pense généralement qu'elles incarnent l'émergence d'un mode d'urbanisme dont la fermeture remettrait en cause la nature de l'espace urbain. Toutefois, ce phénomène est-il en France aussi nouveau qu'on le pense généralement ? Ne s'agit-il pas d'un phénomène enraciné dans les logiques qui ont fait et font la ville capitaliste (droits de propriété, rente foncière...) ? Et quelles en sont les conséquences en termes de sociabilité dans le voisinage, et dans les rapports à l'espace public ? On étudie ces processus de rétractation de l'espace public dans le cadre du développement des voies privées et des lotissements fermés dans le val de Bièvre (banlieue sud de Paris) très marqué par la multiplication de petits lotissements fermés côtoyant de vieux noyaux villageois rejoints par la périurbanisation. Bien qu'à vocation initialement privée, ces espaces résidentiels entretiennent d'étroites relations avec des espaces à vocation publique : voierie, parcs, espaces de loisirs, dont ils tirent l'essentiel de leur rente de site et de situation.
Par l'étude de ces lotissements fermés, on cherche à évaluer si la séparation morphologique et juridique est la marque d'une volonté de séparation sociale. La fermeture est-elle fondée socialement, motivée par les choix résidentiels et les pratiques quotidiennes ? Ne sommes-nous pas plutôt en présence d'une forme de discours (des promoteurs immobiliers) mettant en avant une valeur ajoutée d'un produit immobilier ?
Un première partie porte sur le contexte d'apparition des fermetures et des séparations en région parisienne, en dégageant la dimension historique et les logiques d'appropriation de l'espace de ces enclaves. Le dépouillement d'une enquête sur 75 résidents de ces quartiers préciseront ensuite les implications sociales de l'appartenance à des espaces résidentiels démarqués de l'espace public, ainsi que les modalités de leur insertion dans la ville, étudiées en termes d'usage des équipements publics de loisirs, de déplacements domicile-travail, et de stratégies résidentielles.
Les résultats démontrent que
- le déterminant de la fréquentation et des pratiques de l'espace public ont plus à voir avec le niveau d'étude, l'âge des résidents et leur niveau socio-professionnel qu'avec la nature du lotissement, ouvert ou fermé.
- les éléments de différenciation ne sont pas tant à chercher au niveau du lotissement qu'au niveau de la commune.
- l'appartenance communale détermine plus les critères de différenciation que les stratégies au niveau du lotissement.

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Dates et versions

halshs-00110100 , version 1 (26-10-2007)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00110100 , version 1

Citer

Delphine Callen, Renaud Le Goix. Fermetures et "entre soi" dans les enclaves résidentielles. Saint-Julien Th. ; Le Goix R. (coord.). La métropole parisienne ; centralités, inégalités, proximités., Belin, 17 p., 2007, Mappemonde. ⟨halshs-00110100⟩
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