». De-même and J. , OEdipe que dans des contes amérindiens (Lévi-Strauss, 1973 : 34) : « Comme l'énigme résolue, l'inceste rapproche des termes voués à demeurer séparés : le fils s'unit à la mère, le frère à la soeur, ainsi que fait la réponse en réussissant, contre toute attente, à rejoindre sa question Vernant voyait dans l'énigme du Sphinx l'annonce du destin monstrueux d'OEdipe. Ayant brouillé l'ordre régulier des générations, il devient celui en qui les âges de la vie se confondent, « l'être qui est à la fois et en même temps à deux, trois, quatre pieds » (Vernant 2001 a : 63). G. Calame-Griaule relie elle aussi l'énigme et l'inceste, en considérant non le contenu des contes mais les restrictions souvent imposées à leur énonciation. Tout d'abord, il est des parents devant qui cette énonciation est interdite : « Le père et la mère ne racontent plus de contes et ne posent plus de devinettes à leur enfant de sexe opposé à partir du moment où celui-ci est d'âge nubile ; il en est de même pour le frère et la soeur » (p. 28) De plus, un conteur ne prend pas la parole avant le coucher du soleil : c'est que « formuler des énigmes et les résoudre, c'est " faire sortir " la clarté de l'obscurité, donc aider le jour à succéder à la nuit, mais c'est aussi mettre un enfant au monde, puisqu'il passe de l'obscurité du sein maternel à la lumière du jour, ce que de nombreuses langues expriment sous la forme " il voit le jour En un mot, raconter une histoire s'apparente à un enfantement, et doit donc être soumis aux mêmes interdits que l'inceste. L'énonciation des contes doit maintenir distinct ce que leurs énoncés se plaisent à confondre, Or les contes sont aussi des énigmes car ils posent des questions qui ne seront résolues qu'au dénouementils recueillent aux circonstances de leur profération. L'auteur le fait ici admirablement. Voilà qui confirme ce que la présente recension n'a cessé de faire apparaître, p.27

. Griaule, est finalement d'être, par modestie sans doute, trop respectueuse de formulations qui ont montré leurs limites, et auxquelles je suis sûr qu'elle ne croit plus guère

C. Brémond, Logique du récit, 1973.

V. Görög, S. Platiel, D. Rey-hullman, C. Seydou, . Larose et al., Histoires d'enfants terribles (Afrique noire) Étude et anthologie, Au carrefour du Soudan et de la Berbérie : le sultanat touareg de l'Ayar, Institut de Recherches en Sciences Humaines, 1980.

C. Lévi-strauss, « Le champ de l'anthropologie, Anthropologie structurale deux, pp.11-44, 1973.

H. T. Norris, . Phillips, V. Propp, . Du-seuil, V. Y. Propp et al., The Tuaregs ; their islamic legacy and its diffusion in the Sahel Les racines historiques du conte merveilleux Motif-Index of Folk-Literature Façons de dire, façons de faire, Morphologie du conte Vernant, J.-P. et P. Vidal-Naquet, pp.54-78, 1946.

J. Vernant, OEdipe " sans complexe » in Vernant, J.-P. et P, 1967.

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