L'âge de l'État social : une comparaison France-Québec des systèmes d'assistance-jeunesse - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2004

L'âge de l'État social : une comparaison France-Québec des systèmes d'assistance-jeunesse

Résumé

La hausse du chômage chez les jeunes mais aussi la hausse de la pauvreté dans ces tranches d'âge depuis une trentaine d'années n'ont pas cessé d'interroger le Québec et la France sur la citoyenneté sociale des jeunes. L'analyse des règles d'accès des systèmes d'assistance montre tout d'abord un même rapport problématique à la jeunesse dans la mise en oeuvre des mesures passives et actives de l'assistance au Québec et en France. Cependant, les systèmes d'interprétation de la jeunesse qui gouvernent l'évolution du droit à l'assistance articulé à l'accès aux mesures d'insertion diffèrent largement. Ils mobilisent des représentations de la société et des principes de l'action de l'État social fondamentalement divergents. La France s'appuie sur une conception fonctionnaliste de cet âge de la vie pour élaborer un système d'assistance-jeunesse soumis à la seule logique de l'intégration sociale, ceci dans un paradigme néo-solidariste (Donzelot, 2003). D'un côté des mesures d'accès à l'emploi salarié (prenant différentes formes comme la formation ou la mise en emploi) visent à faire entrer les jeunes dans des liens d'interdépendance qui ont fondé le régime d'assurance sociale. Ce droit à l'insertion vise à recréer de la solidarité sociale. De l'autre nous montrons que le refus de l'accès au RMI pour les jeunes se fonde sur les risques de rupture des liens sociaux primaires bien plus que sur la recherche d'une juste répartition des responsabilités entre famille, État et individu. Aussi peut-on dire, pour le cas de la France, que la logique de l'efficacité sociale prime sur le droit des jeunes citoyens. Au Québec, le paradigme dit « de la spécialisation », de type libéral, inspire à la fois la règle de l'égalité du revenu d'assistance entre les âges à partir de 1989 et le ciblage des jeunes dans les mesures d'insertion à destination des assistés sociaux. Ce traitement de (dé)faveur réservé aux jeunes adultes se nourrit d'une double conception de la jeunesse : une conception essentialiste qui renvoie le groupe social des jeunes à des comportements « typiques » vis-à- vis de l'assistance et une vision de la période de la jeunesse comme le début d'une « carrière d'assisté » sur laquelle il faut faire porter un effort préventif. Le travail mais aussi les études sont alors présentés comme des alternatives à privilégier sur l'assistance pour éviter de créer un phénomène d'«accoutumance à l'aide sociale » sur le long terme. Pour chaque cas national, nous présentons en premier lieu la philosophie sociale fondatrice sous sa forme idéal-typique, puis en second lieu la manière dont elle travaille l'élaboration et la justification des règles d'accès aux mesures passives et de ciblage des prestations de service dans les systèmes d'assistance-jeunesse concrets.
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Citer

Lea Lima. L'âge de l'État social : une comparaison France-Québec des systèmes d'assistance-jeunesse. Accès inégal à l'emploi et à la protection sociale, MATISSE, Sep 2004, Paris, France. ⟨halshs-00085900⟩
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