H. Noizet, narrative ne sont aucunement corroborés par les documents diplomatiques ; il privilégie une autre hypothèse, celle de Pierre, fils de Béchin Ce chanoine de Saint-Martin est en effet mentionné comme témoin dans une charte de 1140 et a exercé par la suite la fonction d'écolâtre. Surtout, il a rédigé une Chronique universelle 64 et, dans cette chronique, l'évènement le plus récent est la mort de l'antipape Anaclet II survenue le 28 janvier 1138, ce qui est proche du terminus post quem de la rédaction du cartulaire (1131). Dans cette hypothèse, qui nous paraît la plus vraisemblable, Pierre Béchin aurait d'abord confectionné le cartulaire, puis rédigé sa chronique, Les chanoines de Saint-Martin avaient fait copier la plus grande partie de la Pancarta nigra sur un autre manuscrit, que les érudits modernes ont dénommé Pancarta alia. Le dernier acte transcrit sur ce petit manuscrit de 119 feuillets était une charte de 1096 donnée par Robert, pp.7-36, 2005.

P. Gasnault, Chartes de Saint-Martin, op. cit, p.57

H. Noizet, La transmission de la documentation diplomatique de Saint- Martin de Tours antérieure à 1150 Comme l'avait montré G. Tessier 68 , les diplômes de Saint-Martin se caractérisent par un « air de famille » qui provient du fait qu'ils ont été en grande partie rédigés par les destinataires eux-mêmes : cela amène donc à reconsidérer la trop grande méfiance qui entoure certains actes. Les actes de Charles le Simple mériteraient tout particulièrement d'être réexaminés, en raison de la mauvaise édition de P. Lauer : si l'un d'eux paraît avoir effectivement forgé 69 par les chanoines, d'autres paraissent sincères et pourraient avoir été simplement refaits 70 . Par ailleurs, la critique portée par E. Magnou-Nortier 71 contre les diplômes d'immunité de Saint-Martin pose plus de problèmes qu'elle n'en résout : contrairement à ce qu'elle avance, ces diplômes d'immunité ne sont pas à considérer comme falsifiés dans leur ensemble. Le dossier des falsifications en tout genre n'en reste pas moins bien fourni : il comprend notamment un grand nombre de privilèges ecclésiastiques 72 , qui ont été soit totalement forgés, soit remaniés. Il s'agit là du plus gros dossier, dont les principaux éléments ont été analysés par P. Gasnault, mais qui mériteraient d'être repris en relation avec les études sur les privilèges d'exemption et d'émancipation accordés pour d'autres institutions. Le diplôme de Charlemagne du 10 mai 775 est faux dans sa forme actuelle 73 , même s'il contient des éléments qui témoignent de l'existence d'un diplôme réellement délivré par ce souverain, Pratiques spatiales, représentations de la ville et fabrique urbaine de Tours du IX e au XIII e siècle : chanoines, moines et laïcs à Saint-Martin et Saint-Julien Les diplômes carolingiens du chartrier de Saint-Martin de Tours », dans Mélanges d'histoire du Moyen Age dédiés à la mémoire de Louis Halphen, pp.7-36, 1951.

J. Gasnault and . Vezin, Documents comptables, op. cit, pp.193-199

R. Tessier and . Bautier, Recueil des actes d'Eudes, op. cit., appendices II, n° 55La transmission de la documentation diplomatique de Saint- Martin de Tours antérieure à 1150, Histoire et archives, vol.17, pp.7-36, 2005.