Le motif du beffroi dans l'art septentrional et l'identité régionale

François Robichon (1)

1 IRHiS - Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) - UMR 8529

La mise en valeur patrimoniale de beffrois, symbole(s) flamand(s) des libertés communales au moyen âge, s'est faite progressivement au cours du XIXe siècle ; ils apparaissent, quoique rarement, dans la peinture, chez Corot et quelques autres. Au début du siècle passé la revue "Le Beffroi" de Léon Bocquet popularise le motif.
Les eaux-fortes réunies par Albert Mayeur en 1906 dans un album de luxe, "Beffrois du Nord de la France", représentent une entreprise fondatrice et pionnière ; l'Exposition internationale de Gand en 1913 reproduit le beffroi de Béthune.
Beaucoup de beffrois furent détruits pendant la Grande Guerre, dont celui d'Arras, qui devint un exemple de la barbarie allemande. Ils furent ensuite reconstruits et prirent une valeur identitaire sans précédent. On les classa, ou en édifia de nouveaux, par exemple à Lille. Le peintre Edmond Jamois représenta plusieurs fois celui de Bergues, abattu pendant la Seconde Guerre mondiale et reconstruit à l'identique. Les démarches entreprises - et réussies - pour que les beffrois soient classés au patrimoine mondial de l'Unesco prouvent l'attachement des gens du Nord à un symbole de la décentralisation et d'un passé de liberté.

Mots clés: France; Nord-Pas-de-Calais; architecture; beffroi; art; identité régionale

Domaines: Histoire; Art et histoire de l'art

François Robichon. Le motif du beffroi dans l'art septentrional et l'identité régionale. Nord' - revue de critique littéraire des Hauts-de-France, 2006, supplément au n°47, pp.151-170. ⟨halshs-00078165⟩