Les Ibères de l'Èbre à l'Hérault (VIe-IVe s. avant J.- C.)
Résumé
Plus que de simples marges nord-orientales du monde ibérique, le Roussillon et le Languedoc occidental se révèlent être durant l'Âge du Fer des régions aux traits culturels comparables à ceux observés sur la façade orientale de la Péninsule. Une même dynamique aboutit en effet, sous le coup d'influences méditerranéennes assimilées selon des rythmes différents du Nord au Sud, à la formation d'un complexe ibérique aux faciès régionaux souvent bien marqués, mais possédant une unité suffisamment forte pour permettre de parler d'une même culture de l'Andalousie au Languedoc. Celle-ci est révélée par la diffusion de certains traits de culture matérielle, au premier rang desquels on retrouve une céramique peinte à motifs géométriques produite dans l'ensemble du monde ibérique, ainsi que par l'emploi au deuxième Âge du Fer d'un système d'écriture original, servant à transcrire une langue pré-indoeuropéenne.
Le monde languedocien bénéficie dès le VIIe s. des premières sollicitations méditerranéennes, et en particulier celles émanant du monde Phénicien d'Occident. À ce titre, on y retrouve les mêmes ferments qui participent en d'autre points de la Péninsule à la genèse de la civilisation ibérique, tandis que son originalité réside en partie dans le poids des influences qui émanent des Grecs établis à Marseille, Agde et Ampurias au début du VIe s. Le développement de la culture ibéro-languedocienne résulte aussi bien d'une assimilation des influences méditerranéennes que d'une intégration à des circuits d'échanges actifs reliant le Golfe du Lion à la Péninsule, et en particulier au Pays Valencien. Par le biais de ces réseaux arrivent ainsi en Languedoc divers produits de l'agriculture ibère, conditionnés dans des amphores et probablement dans des jarres peintes. La présence de ces matériels, conjuguée avec l'influence technique exercée par les productions grecques d'Occident, stimule le développement rapide d'un artisanat céramique régional où les vases peints à motifs géométriques de style ibérique connaissent un succès important du VIe au IVe s. av. J.- C. La culture matérielle ibéro-languedocienne présente alors d'indéniables affinités avec celle de la Catalogne voisine, et témoigne de phénomènes d'évolution semblables.
Le concept d'une homogénéité de peuplement entre ces régions, naguère à la mode, s'avère aujourd'hui d'autant plus illusoire que la notion d' “Ibérie” que nous ont transmis les auteurs anciens a évolué au cours du temps, passant de la désignation d'une tribu parmi d'autres à celle d'une nation incluant plusieurs peuplades, pour n'avoir enfin qu'une acception géographique. En ce sens, au-delà des incertitudes longtemps maintenues sur le caractère “Ligure” ou “Ibère” du Languedoc occidental, il est donc possible de réunir les régions entre l'Èbre et l'Hérault au sein d'une même sphère économique et culturelle Ibérique.
Le monde languedocien bénéficie dès le VIIe s. des premières sollicitations méditerranéennes, et en particulier celles émanant du monde Phénicien d'Occident. À ce titre, on y retrouve les mêmes ferments qui participent en d'autre points de la Péninsule à la genèse de la civilisation ibérique, tandis que son originalité réside en partie dans le poids des influences qui émanent des Grecs établis à Marseille, Agde et Ampurias au début du VIe s. Le développement de la culture ibéro-languedocienne résulte aussi bien d'une assimilation des influences méditerranéennes que d'une intégration à des circuits d'échanges actifs reliant le Golfe du Lion à la Péninsule, et en particulier au Pays Valencien. Par le biais de ces réseaux arrivent ainsi en Languedoc divers produits de l'agriculture ibère, conditionnés dans des amphores et probablement dans des jarres peintes. La présence de ces matériels, conjuguée avec l'influence technique exercée par les productions grecques d'Occident, stimule le développement rapide d'un artisanat céramique régional où les vases peints à motifs géométriques de style ibérique connaissent un succès important du VIe au IVe s. av. J.- C. La culture matérielle ibéro-languedocienne présente alors d'indéniables affinités avec celle de la Catalogne voisine, et témoigne de phénomènes d'évolution semblables.
Le concept d'une homogénéité de peuplement entre ces régions, naguère à la mode, s'avère aujourd'hui d'autant plus illusoire que la notion d' “Ibérie” que nous ont transmis les auteurs anciens a évolué au cours du temps, passant de la désignation d'une tribu parmi d'autres à celle d'une nation incluant plusieurs peuplades, pour n'avoir enfin qu'une acception géographique. En ce sens, au-delà des incertitudes longtemps maintenues sur le caractère “Ligure” ou “Ibère” du Languedoc occidental, il est donc possible de réunir les régions entre l'Èbre et l'Hérault au sein d'une même sphère économique et culturelle Ibérique.
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