En Cerdagne, des clivages qui relient, des unions qui divisent
Résumé
L'ouverture des frontières a induit une réorganisation de la Cerdagne, espace frontalier pyrénéen, catalan, qui peut être associée à une forte pression touristique d'origine barcelonaise. Si l'on examine la progression du revenu moyen des ménages depuis le début des années quatre-vingt-dix, on peut constater d'importantes différenciations spatiales : en Cerdagne française, au détriment des communes frontalières, et en Cerdagne espagnole au détriment de communes de la province de Lérida. Le même constat peut-être fait en considérant la cinétique démographique.
Il semble que l'on assiste à recomposition de l'espace cerdan au bénéfice de Puigcerdá. Elle aboutit à l'émergence d'un centre urbain qui draine population et richesses des communes alentour, pour former ce qui pourrait devenir, avec Bourg-Madame, une agglomération transfrontalière. Afin de renforcer sa position de pôle, Puigcerdá impulse un grand nombre d'opérations transfrontalières. Elles créent un lien de sujétion avec les communes participantes. Les aléas de l'hôpital de Puigcerdá cristallisent ce type d'action. Dans ces nouvelles dynamiques spatiales, les logiques des acteurs locaux évoquent plus la compétition que la coopération.
Les Cerdans revendiquent une frontière "à la carte", qui disparaisse quand ça les arrange et qui persiste quand ça leur convient. S'il y a, par exemple, convergence de vues sur l'intérêt d'une Europe dispensatrice de subventions, les stratégies qui y conduisent divergent fortement. Les actions unitaires naissent de la recherche d'un intérêt pécuniaire immédiat. Des projets internationaux sont subvertis.
Ces processus de détournement réveillent, bien entendu, les anciens clivages. Le projet transfrontalier de station de traitement des eaux usées, relève de cette logique. Cette vaste entreprise de coopération devient en fait le support permettant à chacun des acteurs de marquer son territoire au détriment du voisin.
Pendant des siècles, les Cerdans ont utilisé la frontière comme une ressource, la nouvelle situation créée par son ouverture, a paradoxalement réactivé les anciens clivages et contribué à l'apparition de nouveaux centres et de nouvelles périphéries.
Il semble que l'on assiste à recomposition de l'espace cerdan au bénéfice de Puigcerdá. Elle aboutit à l'émergence d'un centre urbain qui draine population et richesses des communes alentour, pour former ce qui pourrait devenir, avec Bourg-Madame, une agglomération transfrontalière. Afin de renforcer sa position de pôle, Puigcerdá impulse un grand nombre d'opérations transfrontalières. Elles créent un lien de sujétion avec les communes participantes. Les aléas de l'hôpital de Puigcerdá cristallisent ce type d'action. Dans ces nouvelles dynamiques spatiales, les logiques des acteurs locaux évoquent plus la compétition que la coopération.
Les Cerdans revendiquent une frontière "à la carte", qui disparaisse quand ça les arrange et qui persiste quand ça leur convient. S'il y a, par exemple, convergence de vues sur l'intérêt d'une Europe dispensatrice de subventions, les stratégies qui y conduisent divergent fortement. Les actions unitaires naissent de la recherche d'un intérêt pécuniaire immédiat. Des projets internationaux sont subvertis.
Ces processus de détournement réveillent, bien entendu, les anciens clivages. Le projet transfrontalier de station de traitement des eaux usées, relève de cette logique. Cette vaste entreprise de coopération devient en fait le support permettant à chacun des acteurs de marquer son territoire au détriment du voisin.
Pendant des siècles, les Cerdans ont utilisé la frontière comme une ressource, la nouvelle situation créée par son ouverture, a paradoxalement réactivé les anciens clivages et contribué à l'apparition de nouveaux centres et de nouvelles périphéries.
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