Hierarchy: a short history of a word in Western thought
Résumé
L'analyse des utilisations du concept de hiérarchie dans les sciences sociales depuis qu'elles se sont institutionnalisées passe non seulement par une étude de l'histoire du concept en tant que tel, mais encore par celle de ses usages. Quant à l'histoire du concept, il convient d'évoquer sa lente diffusion depuis la théologie au XVIIIe siècle à l'ensemble des disciplines à la fin du XXe siècles. Ce qui importe est le changement de statut qui s'opère. La hiérarchie qui avait longtemps été un élément majeur de la description du monde en tant que système — cela quelle que soit l'échelle adoptée — devient, avec sa diffusion, un élément d'explication de ce monde, subissant de façon croissante les critiques liées au débat entre nominalistes et réalistes. Cela se traduit principalement par des questionnements sur l'aspect continu ou discret de l'objet étudié.
Quant aux usages, ils semblent avoir longtemps varié en fonction de l'importance de deux critères : la référence aux révolutions des XVIIIe et XIXe siècles et celle au marxisme. L'adhésion aux principes révolutionnaires qui amènent la démocratie pousse souvent à nier le maintien de hiérarchies dans la société. Plus qu'une hiérarchie, on aurait alors une utopique arborescence égalitaire. L'analyse marxiste d'autre part, qui réduit souvent la société en deux classes (bourgeoisie et prolétariat) se concentre plus sur les conflits comme facteurs d'évolutions que sur cette hiérarchie simplifiée. Les évolutions récentes enfin, qui insistent souvent sur la faible relation interscalaire et sur les acteurs disqualifient les hiérarchies selon deux autres registres qui recouvrent parfois les premiers. Dans le premier cas, chaque niveau d'interprétation est autonome, cette absence de lien dénie toute place au principe explicatif hiérarchique. Dans le deuxième cas, les études des acteurs valorisent l'étude des configurations et des relations interpersonnelles, réduisant les conflits ou les différences à des procédures de négociation.
Quant aux usages, ils semblent avoir longtemps varié en fonction de l'importance de deux critères : la référence aux révolutions des XVIIIe et XIXe siècles et celle au marxisme. L'adhésion aux principes révolutionnaires qui amènent la démocratie pousse souvent à nier le maintien de hiérarchies dans la société. Plus qu'une hiérarchie, on aurait alors une utopique arborescence égalitaire. L'analyse marxiste d'autre part, qui réduit souvent la société en deux classes (bourgeoisie et prolétariat) se concentre plus sur les conflits comme facteurs d'évolutions que sur cette hiérarchie simplifiée. Les évolutions récentes enfin, qui insistent souvent sur la faible relation interscalaire et sur les acteurs disqualifient les hiérarchies selon deux autres registres qui recouvrent parfois les premiers. Dans le premier cas, chaque niveau d'interprétation est autonome, cette absence de lien dénie toute place au principe explicatif hiérarchique. Dans le deuxième cas, les études des acteurs valorisent l'étude des configurations et des relations interpersonnelles, réduisant les conflits ou les différences à des procédures de négociation.
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