, L'orientation du gouvernement est d'ailleurs rapidement contestée par des officiers de gauche comme Talat Aydemir, connu pour ses sympathies socialistes, et qui tente à deux reprises (février 1962 et mai 1963) un coup d'Etat. Amnistié après sa première tentative, il sera exécuté après la seconde

, Comme le colonel Alparslan Türke? dont nous aurons l'occasion de reparler par la suite. Ces officiers radicaux seront rapidement évincés de la junte et contraints à l'exil

, règlement intérieur de l'armée qui confiait à celle-ci, jusqu'à sa modification en 2013, la tâche de « préserver et protéger la République

I. Lipovski, E. J. Leiden, and . Brill, The Socialist Movement in Turkey, 0190.

, Si son intensité est variable selon les factions, il n'en imprègne pas moins la gauche turque socialiste et révolutionnaire dans son ensemble depuis cette époque comme le prouvera le soutien exprimé à l, Le nationalisme peut être considéré comme le dénominateur commun des agents du champ politique turc, 1990.

A. Uysal, « Importation du mouvement 68 en Turquie, Circulations des idées et des pratiques », Storicamente, n°5, 2009.

, Sur la préparation et l'exécution du coup d'Etat voir, Mehmet Ali Birand, The Generals' Coup in Turkey. An Inside Story of 12, vol.220, 1980.

E. Massicard, « Répression et changement des formes de militantisme : carrières et remobilisation à gauche après 1980 en Turquie », Revue européenne d'analyse des sociétés politiques, n°28, 2010.

. Celui-ci and . Dans-le-cadre-de-l'affaire-ergenekon, qui a abouti a la condamnation de dizaines de personnes (militaires, militants politiques et journalistes parmi les plus importants de Turquie) accusés d'avoir fomenté un coup d, 2000.

L. , ont repris leurs activités à la fin des années 1980 et se sont signalés par un vaste mouvement social en 1989, dit le « printemps ouvrier ». Nous nous permettons de renvoyer les concernant au travail de thèse en cours d'I??l Erdinç sous la direction de Gilles Dorronsoro à l'Université Paris-I, 1980.

T. Le, hui plus grand-chose en commun avec le TKP d'avant 1980 que le nom. Il est très majoritairement composé de jeunes militants et ne compte, à quelques exceptions près, plus d'anciens militants dans ses rangs

, Voir à ce propos les deux récents articles de Jean François Pérouse sur le site de l'Observatoire de la Vie politique turque

, Pour plus de détails sur cette questions nous renvoyons à Elise Massicard, « La réforme carcérale en Turquie », Critique internationale n°16 -juillet, pp.169-181, 2002.

, ont été condamnés le 18 juin 2014, après deux ans de détention préventive, à la prison à vie par la cour pénale d'Ankara pour « crimes contre l, Les deux généraux encore vivants, Evren (97 ans) et ?ahinkaya (89 ans)

. Néanmoins, Il avait pourtant, depuis sa création en 2008, tenté de tenir un discours destiné à l'ensemble de la société turque (et non plus seulement aux Kurdes) en insistant sur l'idée de justice sociale et de vivre-ensemble suite à une prise de conscience de son relatif isolement sur la scène politique et des risques pénaux encourus du fait de son positionnement « ethnique » -discours qui peinait cependant à prendre au sein de l'électorat non kurde. Certains de ses cadres les plus en vue, dont Ertu?rul Kürkçü (député du BDP, ancien militant d'extrême gauche, membre du groupe de Mahir Cayan à la fin des années 1960), Sebahat Tuncel (députée BDP d'Istanbul et militante féministe) ou encore S?rr? Süreyya Önder (député du BDP ayant activement participé à la mobilisation) lui ont reproché sa frilosité à l'égard du mouvement de Gezi. Ces protestataires ont créé une plateforme, puis un parti, le HDP (Halklar?n Demokratik Partisi, Parti démocratique des peuples) 65 , tentant de rassembler la gauche et les Kurdes dans une même organisation tout en promouvant, entre autres, les combats écologiste, féministe et LGBT 66 . Evoluant de concert, le BDP et le HDP se sont réparti le territoire pour les élections municipales de 2014 (le BDP à l'Est, le HDP à l'Ouest). La nouvelle formation a attiré de nombreux militants de gauche sensibles, Gezi a ouvert la voie à une recomposition importante des relations entre gauche et mouvement kurde. Le parti pro-kurde BDP (Bar?? ve Demokrasi Partisi, Parti pour la paix et la démocratie), p.67, 2000.

B. Le, Selahattin Demirta? (avocat de formation, vice-président du BDP depuis 2010), populaire tant auprès des Kurdes que des milieux de gauche. Le poids électoral de la gauche reste en tout état de cause très faible : lors des élections législatives, les scores des différents partis pouvant présenter suffisamment de candidats dépassent rarement 1% des voix ; le barrage des 10% les empêche de manière systématique d'entrer à l'Assemblée nationale. Pour surmonter cette difficulté, d'anciens militants de la gauche radicale, le plus souvent d'origine kurde

, Les élections locales de mars 2014 ont aussi permis aux partis de gauche de remporter quelques petites municipalités (deux pour le TKP et une pour l'ÖDP), dans des régions qui leur sont historiquement favorables

, Altermondialistes en Turquie. Entre cosmopolitisme politique et ancrage militant, 2011.

H. Le and . Est, une émanation du Congrès démocratique des peuples (Halklar?n Demokratik Kongresi, HDK), luimême issu du mouvement Gezi de juin, 2013.

, On n'en trouve pas trace dans les discours de la gauche des années 1970. Elles seront progressivement inscrites dans les programmes des organisations de gauche, Ces notions émergent en ordre dispersé dans le débat public et politique à parti des années, 1980.

, Le parti est entré en crise au début des années 2000, sa posture oecuménique à l'égard de tous les mouvements de gauche ayant fait long feu. Beaucoup d'anciens militants ayant adhéré au parti à sa création en sont alors sortis ou s'en sont distanciés