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Communication dans un congrès Année : 2014

Apports et rapports mutuels de la gestion et de l'écologie politique : essai d'articulation par la comptabilité

Clément Feger
Alexandre Rambaud

Résumé

La notion d'entreprise entretient des rapports contrastés voire conflictuels avec la pensée écologiste. Perçue généralement comme une entité figée au service d'un capitalisme libéral ainsi qu'une cause de la crise écologique plutôt qu'un levier d'actions, l'entreprise reste régulièrement un impensé de l'écologie politique. S’il est difficile de concilier entreprise et écocentrisme fort, il n'en va pourtant pas de même avec l’écologie politique. Celle-ci offre en effet un cadre théorique permettant d'appréhender l'entreprise comme un acteur (ou actant) instituant, pris dans des dynamiques écologiques de recomposition d’un monde habitable, et ainsi d'apporter une vision renouvelée de l'entreprise. Dans ces conditions, au delà des programmes de « développement durable » voire de « croissance verte » d'un côté, ou d'économie sociale et solidaire ainsi que d'écologie industrielle de l'autre, comment l'écologie politique permet-elle de comprendre et redéfinir l'entreprise? Par quels moyens ? Que signifierait donc une entreprise « politico-écologiste » ? Afin d’esquisser des pistes de réponses, nous proposons de partir d’une réflexion sur les instruments de gestion. En contribuant à la routinisation de l’action collective interne et externe aux organisations, ils sont en effet porteurs de modes relationnels, de catégories conceptuelles et d’injonctions pratiques. Ils peuvent ainsi être pensés comme des lieux d’institution d’un programme politique, issus d’un projet de société particulier, et auxquels participe pleinement l’entreprise. Si l’on prend au sérieux l’hypothèse d’une entreprise « politico-écologiste », c’est peut-être par la question de son équipement gestionnaire que la question des fins et des moyens compatibles avec l’écologie politique peut-être reposée à nouveaux frais. Les pratiques comptables attirent particulièrement notre attention : éléments essentiels de la structuration de l'entreprise et plus globalement de l'économie, elles n'en restent pas moins suffisamment malléables pour pouvoir accueillir et porter des transformations trans-organisationnelles allant dans le sens de l’écologie politique. En deçà d’une vision purement fonctionnaliste ou positiviste, cet outil gestionnaire dispose notamment d'une capacité à définir et à matérialiser la mise en relation de l’organisation avec les multiples acteurs humains et non-humains engagés dans une recomposition écologique. La comptabilité se comprend ainsi comme un mécanisme adaptatif reliant et dépassant les niveaux « micro » et « macro ». Au final, nous nous proposons donc de montrer que l'entreprise peut être repensée dans une vision « politico-écologiste », en insistant sur le rôle clé que peut jouer la comptabilité. En outre, cette contribution est une tentative d'éclairer l'écologie politique sous un angle peu usité. Le parti pris de ce travail est ainsi de souligner les apports conjoints à leur compréhension mutuelle et à leur évolution de la gestion et de l'écologie politique.
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  • HAL Id : hal-01930844 , version 1

Citer

Clément Feger, Alexandre Rambaud. Apports et rapports mutuels de la gestion et de l'écologie politique : essai d'articulation par la comptabilité. Penser l'écologie politique - Sciences sociales et interdisciplinarité, Jan 2014, Paris, France. pp.60-64. ⟨hal-01930844⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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