K. Lakshman and M. , Language, Culture and Nation Building : Challenges of Modernization, Shimla, Shimla Institute of Advanced Studies, Language in a Plural Society. Delhi, Dev Raj Chenana Memorial Committee, pp.16-23, 1977.

B. Tamoul, télougou sont notoires pour leur diglossie, mais c'est en singhalais qu'elle est la plus radicale, la variété haute (qui comporte des marques de flexion à la différence de la langue parlée et se rapproche de l'état de langue du XIV e siècle) n'étant pas utilisée à l'oral et étant obligatoirement utilisée à l'écrit

, utilisé exclusivement dans plusieurs domaines, notamment dans les tripots, par les enfants entre eux, et parlé par toute la population du bidonville en sus des langues d'origine 90 Or ce hindi présente de nombreux traits décrits plus haut : diphtongaison, souvent jusqu'au glide [aw] pour [?] : [n?] ou [naw] pour nau [n?] « neuf »), perte de l'aspiration dans de nombreuses positions ([nai], pour nah? [n?h?), dés-ergativation 91 , disparition des marques de genre et de flexion nominale. L'invariablitié des adjectifs affecte notamment la conjugaison (car les participes s'accordent en hindi standard), même lorsqu'il s'agit d'animés ; la flexion du pluriel disparaît aussi, dans le groupe nominal et verbal, remplacée sur les noms par l'affixation du quantifieur « tout » (sab) ou du lexème log « gens » 92 . Il y a donc systématisation des simplifications (et des procédés supplétifs, désambiguïsants, pour compenser la perte au niveau grammatical), et nondifférence de nature des changements, puisque la dakkini présente elle aussi une bonne partie de ces traits. La coexistence de plusieurs systèmes incompatibles (hindi standard, à deux genres grammaticaux, dravidien à distinction humain/non-humain, marathi à trois genres grammaticaux, variétés orientales du hindi sans genre), rend impossible l'assimilation au système dominant, car il n'y a pas de langue dominante dans le bidonville. D'où la constitution d'un nouveau système, qui affecte une marque lexicale aux catégories nominales seulement (pluriel distinctif pour les animés log « gens » et pour les inanimés sab « tous ») en récupérant la prégnance de la distinction humain/non-humain, le verbe n'étant plus marqué pour la personne, le genre ni le nombre, Inde en miniature », avec ses treize communautés linguistiques (tamoul Différent est le cas de la sadari (ou sadani), dialecte oriental du hindi et aujourd'hui lingua franca régionale des populations tribales du Madhya Pradesh, du Bihar et du Bengale occidental, régions où les tribaux sont en forte densité (de 60 à 30 %). Le développement considérable de la langue (de seulement dix-sept locuteurs recensés en 1911 au Bihar, cinquante-six en 1951 à aujourd'hui deux millions dans les quatre États, dont un quart au Bihar) vient du choix de ce parler par de nombreux tribaux pour les échanges commerciaux dans un environnement où leurs langues maternelles ne sont pas intercom- 90 Sources Pidgins and Creoles as Languages of Wider Communication Central Institute for Indian Languages (CIIL Series in Sociolinguistics 4). RAJYASHREE K.S. Central Institute of Indian Languages, 1986.

, 91 Bien que le marathi soit une langue ergative comme le hindi standard

. Alors-que-le-hindi-standard-marque-le-genre-et-le-nombre, le hindi de Dharavi ne les marque pas et a un lexème différent pour « cartes ». Hindi standard : yah? la?kiy? bh? t?? khelt? ha? [ici fille, FP aussi carte jouer.F PREST.3P] vs idar la?k? log b? phlu? khelt? hay [ici fille gens aussi carte jouer.MS PREST.3S] « Ici les filles aussi jouent aux cartes