Une application iPad pour l’annotation collaborative des manuscrits médiévaux avec le protocole SharedCanvas: "Formes à toucher" - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2015

Une application iPad pour l’annotation collaborative des manuscrits médiévaux avec le protocole SharedCanvas: "Formes à toucher"

Résumé

"Formes à toucher" is an iPad app, developed under the direction of the Institut de Recherche et d’Histoire des Textes and the Bibliothèque nationale de France and published under a GNU-GPL license. The app has been designed in collaboration with usability experts and proves that this technology does not simply enhance the user comfort, but that it changes fundamentally work methods and scholarly research aims. Until now digitalisation of source materials only changed the conditions of work but not its methods. Despite the ubiquitous access to digital sources, the relation to the image remains primarily illustrative and does not make use of the possibilities of computer-assisted analysis although image analysis and pattern recognition are core challenges in the humanities and cultural sciences. Usage analysis have shown that the app is valuable both for scientific use (by annotations) as well as in teaching (palaeography, art history). The system allows to store the (vectorised) lines and their relation to the original image (via image coordinates) as drawn on the touchscreen. The use of the RDF-based data model SharedCanvas ensures the interoperability with other digital libraries and similar future applications via Linked Open Data
Formes à toucher[1] est une application pour tablette tactile iPad développée sous la direction de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes et la Bibliothèque nationale de France et dont le code est publié sous licence GNU-GPL. Elle lève le verrou technologique de l’appréhension des formes graphiques, en exploitant les fonctionnalités des interfaces tactiles et en créant une application ergonomique permettant aux chercheurs d’annoter, « dessiner » (avec ses doigts ou au moyen d’un stylet), partager, et exploiter les différentes formes graphiques (écritures manuscrites ou iconographie). Conçue avec l’aide d’ergonomes, elle démontre que la technologie n’offre pas une simple amélioration du confort, mais modifie profondément les méthodes de travail et les questionnements de la recherche en SHS. La numérisation des sources a en effet modifié les conditions du travail, mais non ses modalités. Malgré l’accès ubiquitaire aux ressources numérisées, le rapport à l’image reste surtout un rapport d’illustration et non d’exploitation assistée par ordinateur. L’indexation est textuelle et linéaire, tandis que l’image dans sa bidimensionnalité reste un tout, ou, au mieux, divisé en formes géométriques (rectangle, cercle, etc.) ou incertaines (tracées à la souris), au point que les chercheurs annotent parfois sur papier des images numériques imprimées et se privent des exploitations automatisées, alors que l’analyse d’images et la prise en compte des formes est au cœur des enjeux actuels en SHS (TEI et l’élément , application T-PEN, projet TILE Text-Image LinkingEnvironment[2], KPDZ 1 et 2 [3], [4]). La fluidité et l’utilisabilité (usability) ont été au cœur du développement pour en assurer l’adoption par le public visé (étudiants et chercheurs) ainsi que la production de la masse critique de données nécessaires aux SHS, par contraste, d’une part, avec l’état expérimental ou portant sur des corpus très limités de la plupart des réalisations actuelles, et d’autre part, avec les analyses d’images et annotations ‘grand public’ (tagging et reconnaissance faciale de Google et Facebook). Les études d’usage montrent que l’application est utilisable aussi bien dans un contexte de recherche (annotations personnelles ou d’équipe) que pédagogique (paléographie, histoire de l’art), où elle représente un atout majeur puisque les neurosciences démontrent que l’apprentissage de la lecture et l’identification des formes est profondément amélioré par la reproduction du geste et du tracé [5]. En permettant de dessiner la forme telle qu’elle apparaît sur l’écran et de sauvegarder à la fois la forme du tracé (dessin vectoriel) et son lien avec l’image d’origine (coordonnées sur l’image numérique), ce système dépasse les récents développements de Monasterium.net (« Image Tools »). L’utilisation du modèle de données SharedCanvas, développé par un groupe d’experts international piloté par l’Université de Stanford et fondé sur RDF [6], permet d’assurer l’interopérabilité avec toutes les bibliothèques numériques et de futures applications similaires en rejoignant les Linked Open Data. C’est dans ce cadre que doit se faire la visualisation des formes annotées par les humains et l’exploitation de similarité par les machines. L’ensemble des données ainsi produites sera rendu accessible par le biais d’une exposition selon le modèle de données SharedCanvas.
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Dates et versions

hal-01854580 , version 1 (17-08-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01854580 , version 1

Citer

Matthieu Bonicel, Dominique Stutzmann. Une application iPad pour l’annotation collaborative des manuscrits médiévaux avec le protocole SharedCanvas: "Formes à toucher". Oliver Duntze; Torsten Schaßan; Georg Vogeler. Kodikologie und Paläographie im digitalen Zeitalter 3 / Codicology and Palaeography in the Digital Age 3, BoD, pp.87-104, 2015, 978-3-7347-9899-3. ⟨hal-01854580⟩
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