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Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2016

LE SITE DE L'ABBAYE DE MARMOUTIER (TOURS, INDRE-ET-LOIRE)

Résumé

Cette année (2016), le travail de terrain a porté sur trois espaces distincts : - l’emprise de l’église abbatiale gothique (zone 1) ; - celle de l’hôtellerie de l’abbaye dont le tiers occidental est encore en élévation (zone 3) tandis que les deux autres tiers furent détruits au début du 19e s. (zone 4) ; - les terrasses occidentales (zone 6) où se situent plusieurs chapelles édifiées au 19e s. mais aussi des vestiges médiévaux. En zone 1, la fouille a porté d’une part sur des niveaux de l’Antiquité (secteurs 7 et 8), d’autre part sur la crypte (secteur 2), enfin sur l’extrémité orientale de l’église gothique (secteurs 17 et 18). Dans les secteurs 7 et 8, ont été fouillés des niveaux antiques dont les plus anciens remontent à la fin du 1er s. ou au début du 2e s. ap. J.-C. Ils correspondent pour l’essentiel à des niveaux d’occupation intérieure et ont livré une abondante céramique. Les fondations d’un très large mur orienté ouest-est, avec un retour vers le nord du côté est, ont été exposées. Elles ont traversé des remblais également datés du Haut-Empire. Plus à l’est, dans le secteur 2, des observations complémentaires ont été conduites dans la crypte en vue de sa prochaine restauration. D’une part, une petite partie des fondations du mur de chaînage gothique qui traversait la crypte du nord au sud a été buchée dans l’espoir de dégager un pilier central supplémentaire ce qui n’a pas été le cas. D’autre part, quelques couches d’occupation recouvrant les marches descendant à la crypte, côté nord, ont été fouillées afin de mieux observer et de relever en plan et en coupe cet escalier qui correspond à un deuxième dispositif d’accès au saint des saints. Enfin, à l’extrémité orientale de la zone protégée par la charpente, en secteur 17, l’intervention archéologique entamée en 2015 a été achevée. L’enlèvement des remblais accumulés depuis le 19e s. s’est poursuivi vers le nord pour dégager l’accès à une structure maçonnée voûtée qui appartient au dispositif de fondation du chevet de l’église abbatiale gothique. La sépulture en coffrage maçonnée, avec sol de carreaux de terre cuite, qui avait été fouillée par Charles Lelong a été également remise au jour et relevée. Le bûchage d’une partie des maçonneries appartenant aux fondations du chevet gothique n’a pas permis de mettre en évidence des vestiges du chevet roman, au-delà du mur de clôture de la crypte. En zone 4, l’objectif principal était de poursuivre la fouille des niveaux du haut Moyen Âge dans la partie occidentale où des surfaces rubéfiées et des structures en creux témoignent d’une activité artisanale qui a été datée des 5e-6e s. par le mobilier céramique. Pour la première fois, des vestiges maçonnés antérieurs aux bâtiments d’accueil ont été mis au jour sous la forme d’un court segment de mur en petit appareil dont la datation devra attendre la fouille des niveaux sous-jacents en 2017. Par ailleurs, des investigations complémentaires ont été menées en lien avec l’hôtellerie médiévale : - d’une part, le fond des latrines édifiées à la fin du 12e s. a été fouillé par des archéologues professionnels de la société Eveha, en raison de la profondeur de cette structure et de la présence d’eau qu’il a fallu pomper. Ces couches, qui ont été entièrement tamisées, ont livré une grande quantité de matériaux organiques : fragments de pièces de bois, de chaussures, graines, dès, jetons etc. Les fragments de bois devront faire l’objet d’une stabilisation et d’une étude. La partie supérieure des latrines avait été bouchée par une grande quantité d’enduits peints dont l’analyse a permis de restituer un état du décor du bâtiment ; - d’autre part, la porte d’accès au rez-de-chaussée de l’hôtellerie, côté nord, a été débouchée et les fondations du seuil ont pu être observées. En zone 6, qui correspond aux terrasses occidentales, la fouille a été limitée à deux semaines en raison de la préparation d’un spectacle. Elle s’est donc concentrée sur la moitié orientale de la terrasse inférieure sur laquelle se trouve la chapelle Notre-Dame des Sept-Dormants reconstruite à la fin du 19e s. L’enlèvement de la terre végétale a mis au jour d’une part des vestiges de la chapelle qui peuvent être attribués au haut Moyen Âge, d’autre part une vingtaine de sépultures rupestres qui avaient toutes été fouillées et remblayées. Une seule présentait un couvercle, provenant d’un sarcophage, et avait servi d’ossuaire lors de la dernière intervention archéologique connue, opérée en 1954 par Albert Héron. Une fois la fouille fermée, des relevés architecturaux ont été effectués sur les deux terrasses où subsistent des éléments de la chapelle médiévale mais aussi de la maison du prieur des Sept-Dormants.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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Dates et versions

hal-01493565 , version 1 (24-03-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01493565 , version 1

Citer

Elisabeth Lorans, Thomas Creissen. LE SITE DE L'ABBAYE DE MARMOUTIER (TOURS, INDRE-ET-LOIRE). [Rapport de recherche] UMR 7324 CITERES. 2016. ⟨hal-01493565⟩
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