Les conditions de félicité de la pratique musicale en conservatoire : ce que « faire de la musique » veut dire
Résumé
Une pratique musicale n’est visible et légitime en conservatoire que dans la mesure où elle s’inscrit dans le paradigme de l’art tel qu’il s’est cristallisé au XIXe siècle associant un producteur (musicien interprète), une œuvre (préalablement composée) et un récepteur (public) dans un dispositif spécifiquement dédié (le concert). Tout se passe donc comme si une pratique de la musique ne pouvait être considérée de manière légitime que si certaines conditions bien spécifiques étaient remplies. On peut le rapprocher en cela de la fonction performative du langage telle que J. L. Austin l’a définie : pour qu’un acte de langage puisse avoir lieu, il faut que son énonciation remplisse un certain nombre de conditions de félicité (statut du locuteur, forme de l’énoncé, circonstance appropriée). En revenant sur les conditions de félicité de la pratique musicale en conservatoire, c’est-à-dire les conditions pour qu’une pratique musicale puisse être considérée comme une « vraie pratique », cet article invité à questionner ce que « faire de la musique » veut dire et ainsi à penser l’existence de pratiques musicales « non artistiques ».
Origine :
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