LA VULGARISATION DE LA GEOMORPHOLOGIE GLACIAIRE MEDITERRANEENNE. L'EXEMPLE DU MASSIF DU MATESE (APENNIN MERIDIONAL, ITALIE).
Résumé
Les modelés glaciaires des montagnes méditerranéennes soulignent, par leur caractère marginal, les conditions de l'englacement d'altitude. Dans le massif du Matese, bloc calcaire s'élevant à 2 000 m face aux masses d'air humides d'origine tyrrhénienne, la dernière glaciation pléistocène a laissé, sur une aire réduite, des formes aisément reconnaissables et pouvant faire l'objet d'une mise en valeur pédagogique, dans le but de transmettre aux publics de visiteurs le témoignage de conditions morphoclimatiques disparues. Par 41°27' N de latitude, ce massif est l'un plus méridionaux de l'Apennin à porter d'incontestables traces d'englacement : plus au sud seuls les massifs du Sirino (2 005 m) et du Pollino (2 248 m), à altitude équivalente ou supérieure, possèdent cette particularité. Le présent travail de vulgarisation, qui reprend les relevés systématiques de E. JAURAND (1994, 1998) et B. COMENTALE (1997), à partir de descriptions éparses effectuées au cours du XXe s., est mené dans l'esprit de la " démarche déductive " de valorisation du patrimoine géomorphologique (D. SELLIER, 2010). En dégageant les propriétés majeures de géomorphosites à partir d'une analyse exhaustive de terrain, cette démarche est particulièrement adaptée aux reliefs peu marqués en première approche, ainsi qu'aux modelés épars et discrets ici présentés. Elle conduit à distinguer quatre géomorphosites qui illustrent les principaux thèmes glaciaires régionaux. Le géomorphosite de Campitello (1) donne à voir l'une des moraines latérales de l'appareil issu de la confluence des deux langues glaciaires provenant des monti Miletto (2 050 m) et Gallinola (1 923 m). Bénéficiant d'un accès routier, il se prête à la fréquentation de publics variés, résumant l'histoire glaciaire locale pour ceux des visiteurs qui n'iront pas plus loin, et l'introduisant auprès des randonneurs. Les autres géomorphosites sont en effet atteints par randonnée pédestre, fréquentés par un public déjà sensibilisé à la richesse écologique du massif : (2) le cirque glaciaire du Monte Miletto, qui porte les traces de la dernière moraine de retrait ; (3) le karst au pied du Monte Gallinola, dont les dolines ont servi de réceptacle aux petits appareils glaciaires à l'origine de la langue précédemment citée ; (4) les vallées glaciaires en contrebas du Colle Tamburo (1 982 m), dont les moraines terminales autorisent la reconstitution de l'englacement maximal. Sans mise en valeur institutionnelle - cette partie du massif, administrativement rattachée à la région du Molise, se situe hors du parc naturel du Matese qui dépend de la région Campanie -, ce modelé présente toutefois le caractère d'un patrimoine, à illustrer et à préserver (fragilité des moraines vis-à-vis des structures de la station de ski de Campitello), aux fins de sa transmission. Sa connaissance vise à une prise de conscience de l'intérêt didactique et géotouristique qu'offre la montagne du Mezzogiorno, à l'écart des grands circuits touristiques littoraux.
Le traccie glaciali nel massiccio del Matese (2 050 m s.l.m) (Appennino meridionale, Italia) hanno un carattere pedagogico insieme ad un carattere turistico. Dai lavori dei ricercatori francesi E. Jaurand (1994, 1998) e B. Comentale (1997), basati su descrizioni originali e su lavori anteriori, principalmente italiani e svizzeri, si possono definire 4 geomorfositi: 1- stazione turistica di Campitello Matese, ubicata allo sbocco del circo glaciale del Monte Miletto; 2 - il circo stesso, dove sono ubicati lembi dell'ultima morena di ritiro del ghiacciaio; 3 - il carso del Monte Gallinola, dove il ghiaccio si espandeva nelle doline, prima di formare un ghiacciaio che confluiva nella conca di Campitello con quello del Miletto; 4 - i valli glaciali di Colle Tamburo (Folubrico e Fondacone), dove sono ubicate le morene più basse del massiccio (ca. 1 200 m s.l.m.). Questi geomorfositi non sono oggetti di una protezzione specifica, essendo fuori dell'area del Parco naturale del Matese, nella parte campana del massiccio. Però hanno un interesse geopatrimoniale, poiché documentano un fenomeno glaciale marginale, ben conosciuto più a nord negli Abruzzi, ma ridotto più a sud, nei massicci di altezza equivalente (Sirino, 2 005 m s.l.m.) o superiore (Pollino, 2 248 m s.l.m.).
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
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