Les deux faces de la mondialisation, l'ONU et les peuples autochtones - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahier du GEMDEV Année : 2007

Les deux faces de la mondialisation, l'ONU et les peuples autochtones

Résumé

Le rapport entre les peuples autochtones et la mondialisation met en évidence une sphère politique qui ne se limite pas aux rapports interétatiques qui définissent le champ sémantique, historique et politique de " l'international ". Cet " espace public globalisé " inclut une pluralité d'acteurs, diversifiés tant par leurs origines nationales, sociales ou culturelles que par l'horizon de leurs attentes politiques, philosophiques ou éthiques. Le questionnement porte sur la possibilité d'appréhender cette sphère mondialisée et sur le type de mesure qui permettrait de rendre compte de la convergence, ou de la divergence, des processus de changement à l'oeuvre dans une pluralité de sociétés, communautés, groupes sociaux et ethniques. La dynamique du mouvement international des peuples autochtones constitue un bel exemple de dialogue institutionnalisé entre des acteurs de statuts aussi différents que les États, les organisations internationales, les associations autochtones, les organisations de développement ou de droits humains. Cette relation s'est structurée sur une période coïncidant avec la montée en puissance de (la réflexion sur) la mondialisation. Depuis les années 1980, on observe des changements dans le domaine des droits de l'homme ; les autochtones ont construit leurs " capacités " politiques en s'appuyant sur les Nations unies et ces évolutions sont concomitantes de développements intellectuels, politiques et juridiques sur des notions qui visent à redéfinir l'espace politique et le rôle de l'État. Durant les années 1990, se sont banalisées les notions de gouvernance et d'état de droit, à partir des institutions internationales qui en font le leitmotiv de leurs recommandations. La mondialisation de la question autochtone représente l'une des facettes de l'intégration de la société civile pour une nouvelle gouvernance. Le phénomène projette à une échelle planétaire une perspective longtemps circonscrite au territoire des communautés. On peut mesurer les effets de ce changement d'échelle et le mettre en relation avec les analyses relatives à " l'uniformisation du monde " et à la protection d'une diversité culturelle en danger. C'est l'une des faces de la mondialisation, " la mondialisation par le haut ", que l'on peut suivre à travers les développements normatifs internationaux impulsés par les institutions internationales. On s'interroge aussi sur la manière dont la mondialisation est perçue par les différents acteurs ainsi que sur les modalités de leur action collective. Les nouveaux leaders qui prennent place dans une élite mondialisée ont accès à des champs d'expérience auxquels ne donne pas accès l'appartenance à une communauté locale. Les compétences juridiques acquises par les représentants autochtones à l'université et dans la pratique onusienne les placent à égalité avec les experts juristes et avocats occidentaux, ce qui représente un changement très important relié à la réorganisation des champs du savoir dans la mondialisation.
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  • HAL Id : halshs-00939971 , version 1

Citer

Irène Bellier. Les deux faces de la mondialisation, l'ONU et les peuples autochtones. Cahier du GEMDEV, 2007, N°31 : La mesure de la mondialisation, pp.81-95. ⟨halshs-00939971⟩
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