La Kabylie, du développement moderne de l'homme archaïque au développement archaïque de l'homme moderne.
Résumé
Comme à l'accoutumée lorsqu'il s'est agit de faire des ruptures incontournables pour relever les défis majeurs en matière de progrès, les pays sous-développés semblent, à l'aune de cette ère du modèle de développement durable, avoir unanimement et opiniâtrement choisi de tourné le dos aux nouveaux défis : s'industrialiser à n'importe quel prix et s'urbaniser de n'importe quelle façon possible plutôt que de prendre le train du nouveau modèle de développement, le développement durable. Au niveau de la Kabylie en Algérie, non seulement c'est le développement non durable qui est privilégié et réalisé par les différents acteurs locaux, mais aussi il y a à signaler le pessimisme, voire le défaitisme régnant par rapport à la possibilité de développement du développement durable au niveau local, qui s'est généralisé au point que l'attitude favorable au développement durable est devenu socialement anomale. Cette assertion, qui, pour les personnes ayant une familiarité avec ce territoire, est de l'ordre du constat, peut être étayée par le fait très répandu que l'homme d'allure très moderne (ayant carrosse fort prisé, des habits dorés et un statut distingué) soit auteur de comportements réguliers socialement inciviques et moralement archaïques (comme jeter ses déchets et ordures n'importe où, sous le regard indifférent de tous et sans égard à l'autre et à l'environnement). Etant donné qu'on Kabylie, la réalisation du développement non durable ne relève pas de la seule responsabilité des entreprises, il est un fait de société, précisément celle de l'homme qui se proclame de ou penche vers la modernité, il nous importe seul, pour une question de pertinence, de comprendre pourquoi, dans ce contexte territorial, l'homme traditionnel a plus et mieux réalisé le développement durable par la solidarité agissante que l'homme moderne par sa supposée rationalité individuelle. De cette problématique ressortent deux moments d'analyse du développement durable en tant que réalité au niveau de ce contexte territorial, savoir le développement durable durant la prédominance de la logique de l'homme traditionnel et le développement durable durant le règne de l'homme qualifiable, par l'âge, le niveau d'instruction et les moyens de vie, de moderne. Cette approche nous a permis de comprendre que, dans le contexte étudié, le supposé être homme moderne n'est, en vérité, ni un homme de mythes ni un homme d'histoire et, à cause de ça, il s'inscrit dans la logique d'accaparement et de prédation ; les structures devant assurer le développement et la diffusion de la modernité sont remplies d'acteurs substantiellement vides érigeant des barrières à l'entrée devant les compétences et les bonnes intentions et pratiquant l'usage privatif du bien public et la personnalisation de leur fonction publique, théoriquement impersonnelle. Il argue de ce fait que la revitalisation ou la recréation de cadres de vie et d'action collectives, ayant comme principes prégnants la solidarité agissante, la reconnaissance et la valorisation de l'espace et du bien collectifs, l'apprentissage du vivre ensemble, de la sociabilité et de l'engagement désintéressé dans des projets d'intérêt collectif, est nécessaire si on voulait remédier efficacement à la situation actuelle de dégradation avancée du cadre de vie et de l'environnement, et les technologies de l'information et de la communication peuvent constituer un support efficace pour la concrétisation de cela.