Du chinois archaïque au chinois ancien: monosyllabisation et formation des syllabes tendu/relâché (Nouvelle théorie sur la phonétique historique du chinois) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 1998

Du chinois archaïque au chinois ancien: monosyllabisation et formation des syllabes tendu/relâché (Nouvelle théorie sur la phonétique historique du chinois)

Résumé

L'origine et la nature du yod sont, depuis les travaux de Bernhard Karlgren, le grand problème qui reste à résoudre dans la phonétique historique du chinois. De nombreuses hypothèses ont vu le jour mais aucune ne s'est franchement imposée à la communauté scientifique. Cette communication propose une nouvelle théorie qui s'appuie sur l'expérience acquise dans les langues austroasiatiques de l'Asie du Sud-Est. On y verra que le yod, ou ce qu'il représente, n'est que la conséquence la plus visible et la plus intrigante d'un changement fondamental de la structure syllabique du chinois archaïque: le chinois archaïque possédait des disyllabes (plus précisément des sesquisyllabes) et des monosyllabes; les dissyllabes du OC vont développer une tension (tenseness) tandis que les monosyllabes, par opposition, sont l'objet d'un relâchement (laxness). Chacun des termes de l'opposition tendu/relâché (T/L) est associé à des phénomènes spécifiques de changements vocaliques et, en général plus tard, de changements consonantiques. Puis, les dissyllabes se simplifient en monosyllabes par la chute de l'élément présyllabique. Dès lors l'opposition T/L devient pertinente en MC, ainsi que les traits phonétiques associés. Dans les syllabes T les voyelles auront à s'ouvrir (vowel lowering) tandis que dans les syllabes L les voyelles auront tendance à se fermer (vowel raising). La formation de l'opposition T/L avec ses traits conséquents a été suivie par un phénomène d'amuïssement du -r- médial entraînant des interférences avec le premier phénomène. On dispose à présent de suffisamment d'éléments pour nous permettre de comprendre la réalité phonétique sous-jacente aux quatre grades du Yùnjìng censé refléter le Qièyùn en chinois ancien (MC). - Le grade I est caractérisé par l'absence de médiale, la tension ne s'est pas concrétisée par un trait segmental. - Le grade II est caractérisé par un trait médial, le spirans [-ˠ-], qui est le produit de l'amuïssement de l'ancien -r- du chinois archaïque. - Le grade III est caractérisé par un trait médial, le proteus [-ᵊ-], sorte de schwa résultant de la condensation, entre l'initiale et la voyelle, du relâchement syllabique et de la voix soufflée consécutifs à la formation des syllabes T/L. - Le grade IV est complémentaire du grade I et ne comprend qu'une seule voyelle. Les deux grades I/IV se comportent comme un seul et même grade s'opposant aux grades II et III.
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  • HAL Id : halshs-00927220 , version 2

Citer

Michel Ferlus. Du chinois archaïque au chinois ancien: monosyllabisation et formation des syllabes tendu/relâché (Nouvelle théorie sur la phonétique historique du chinois). 31st International Conference on Sino-Tibetan Languages and Linguistics, Oct 1998, Lund, Suède. ⟨halshs-00927220v2⟩
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