Questionner les risques de la mobilisation du patrimoine culturel immatériel (PCI) dans le développement territorial - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2009

Questionner les risques de la mobilisation du patrimoine culturel immatériel (PCI) dans le développement territorial

Nicolas Canova

Résumé

Pour poursuivre sur la lancée de Cyril Isnard, ainsi que des illustrations proposées par Jean Pinard, je tenterais d'aborder de façon schématique et générale la question des risques existants dans la mobilisation du patrimoine à des fins de développement. Il s'agira principalement d'identifier les blocages résidants dans les préconisations et de proposer le lancement d'un chantier pluridisciplinaire sur l'évaluation possible de ces risques. Le constat qui est collectivement fait, et qui est donc largement revenu dans les discussions de ces journées, est celui de la forte assimilation du patrimoine à une ressource pour le développement. Pour les formes de développement " classiques ", cela ne fait plus de doute. Développement économique et culturel, développement local..., la ressource patrimoniale est un atout qu'il est difficile d'oublier. Mais qu'en est-il pour le développement territorial ? Le patrimoine peut-il s'assimiler à la ressource dite " territoriale " (Gumuchian ; Pecqueur, 2009) ? Cette question mérite d'être posée au préalable car, dans notre hypothèse d'une vision positivée de la ressource territoriale, un double critère d'atténuation des risques peut être mis en avant dans sa participation à la dynamique territoriale (la ressource serait territoriale lorsqu'elle permet la territorialisation et lorsqu'elle permet le renouvellement des conditions de départ de sa mobilisation). Aussi, les deux réponses qui émergent aujourd'hui des travaux sur cette question montrent que : soit le patrimoine peut-être constitutif de la ressource territoriale (Landel ; Senil, 2008) ; soit il peut constituer en soi la ressource territoriale (Canova ; Landel, 2009). Toujours est-il que dans les deux cas, il aura certainement un grand rôle à jouer dans les modes de développement territorial de demain. Mais, au regard de la production " scientifique " de ces trente dernières années sur la pensée aménagiste, et plus largement sur l'action collective, nous ne pouvons plus faire l'impasse sur les conséquences de notre action (Latour B., 1992 ; Soubeyran, 2006 ; Thévenot, 2006 ;...) ; toute action entraînant la production d'effets non-intentionnels que nous devrions savoir considérer. La mobilisation du patrimoine comme ressource (territoriale) n'échappe pas à ce verdict et implique donc la production d'effets pervers avec lesquels nous devront composer. Mais, je ne propose pas une mise en défaut du PCI (ni de la convention UNESCO et de ses applications), mais le contre-point du discours positif qui encadre sa mobilisation avec l'espoir de participer d'une meilleure organisation collective.
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Dates et versions

halshs-00923054 , version 1 (01-01-2014)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00923054 , version 1

Citer

Nicolas Canova. Questionner les risques de la mobilisation du patrimoine culturel immatériel (PCI) dans le développement territorial. 2ndes journées internationales du patrimoine immatériel, Nov 2009, Clermont-Ferrand, France. ⟨halshs-00923054⟩
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