Le "para phusin" et l'imitation de la nature dans quelques commentaires du prologue des Questions mécaniques - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2001

Le "para phusin" et l'imitation de la nature dans quelques commentaires du prologue des Questions mécaniques

Résumé

Cet article s'inscrit dans le contexte d'un renouveau historiographique inauguré par Paul Rose et Stillman Drake, puis poursuivi par Walter Roy Laird, Gianni Micheli et Mario Helbing, qui ont montré l'importance des Questions mécaniques à la Renaissance, alors qu'on insistait auparavant surtout sur la mécanique archimédienne. Dans le prologue des Questions mécaniques du Pseudo-Aristote, l'art mécanique et la nature apparaissent comme deux principes antagonistes, le premier intervenant pour contrecarrer la seconde et l'infléchir selon ce qui peut être utile aux hommes. Bien des historiens ont souligné que ce partage entre le naturel et l'artificiel, et tout aussi bien entre le physique et mécanique, avait constitué un obstacle à l'idée d'une mécanique universelle, ou d'une physique toute entière mécanique. Est-ce cependant bien contre la tradition aristotélicienne que Galilée s'élève lorsqu'il déclare, dans Le Mecaniche, qu'on ne peut tromper la nature ni agir contre elle ? L'article " Le "παρα φυσιν" et l'imitation de la nature dans quelques commentaires du prologue des Questions mécaniques " examine cette question en étudiant les rapports entre " par nature " et " contre-nature ", physique et mécanique, nature et art, dans un corpus limité aux textes du XVIe siècle qui se réfèrent explicitement au prologue des Questions mécaniques, qu'il s'agisse de traductions, d'allusions ou de commentaires détaillés, et quel que soit leur genre -- commentaire universitaire, traité de mécanique écrit par un mathématicien, ouvrage d'ingénieur. L'étude de ce corpus montre que, en règle générale, les aristotéliciens du XVIe siècle analysaient les phénomènes mécaniques comme " outre nature (praeter naturam) " et non pas comme " contre nature (contra naturam) ", c'est-à-dire comme ajoutant quelque chose à la nature, et non pas comme s'opposant à la nature. On peut alors établir que la critique de Galilée ne visait pas tant les aristotéliciens que les gens de l'art et les ingénieurs qui, afin de légitimer leur pratique aux yeux des puissants, prétendaient bien souvent produire des merveilles et aller contre les lois de la nature. L'importance de cet article vient de la confrontation opérée entre le corpus galiléen, les commentaires des Questions mécaniques écrits par des professeurs aristotéliciens, les œuvres des ingénieurs enfin. Cette confrontation montre que la déclaration liminaire de Galilée selon laquelle on ne peut tromper la nature visait certains ingénieurs bien plus que les aristotéliciens de son temps.
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Dates et versions

halshs-00806456 , version 1 (07-04-2013)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00806456 , version 1

Citer

Egidio Festa, Sophie Roux. Le "para phusin" et l'imitation de la nature dans quelques commentaires du prologue des Questions mécaniques. Largo Campo di Filosofare. Eurosymposium Galileo, pp.237-253, 2001. ⟨halshs-00806456⟩
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