Accéder à un "monde de production" valide. "L'intention organisationnelle" dans une perspective conventionnaliste
Résumé
Cet article vise à montrer que l'approche développée au sein de l'économie des conventions -et en particulier, en suivant les travaux de Salais et Storper (1993)- est pertinente pour aborder la notion d'intention organisationnelle. Cette approche aboutit à se centrer sur le " produit " que réalise l'entreprise qui révèle la façon dont l'entreprise anticipe les attentes des demandeurs dans la visée de les coordonner avec ses propres attentes. En prenant en compte les différentes modalités de " qualité " du produit, on peut envisager l'intention organisationnelle dans toute sa diversité. Diriger une entreprise, c'est d'abord la destiner à accéder à un certain " monde de production ", parmi ceux qui sont possibles. Cette attention portée à la diversité des mondes de production aboutit à enrichir l'analyse de l'efficience économique. On peut avoir une vision plus large que dans les approches économiques standards des exigences qui fondent la réussite d'une entreprise. Elles sont variables selon le monde de production auquel son produit la rattache. Une entreprise qui réussit est d'abord une entreprise qui arrive à faire coïncider les dispositifs en son sein avec la logique propre à la qualité de son produit ; c'est la " contrainte de congruence interne " qui pousse l'entreprise à coordonner les attentes des parties prenantes dans un même sens. C'est aussi une entreprise qui accède à un monde de production qui a sa place dans l'économie et la société. Le contexte institutionnel est donc un facteur déterminant de la validation de l'intention organisationnelle, soumise également à une " contrainte de congruence externe ". Au bout du compte, on peut bien affirmer que l'économie des conventions est un cadre théorique propice au développement d'une véritable " économie politique de l'entreprise " (Eymard-Duvernay, 2004)
Origine :
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