La gendarmerie durant la Seconde Guerre mondiale : le piège d'un engagement légaliste ?
Résumé
Plus d'un demi siècle s'est écoulé depuis la Seconde guerre mondiale, pourtant on connaît mal, quand on ne l'ignore pas, le drame sans précédent vécu par la Gendarmerie entre 1940 et 1945. Force publique à statut militaire et instrument de régulation sociale (disposant pour se faire des moyens de recourir à l'usage de la force), même aux heures les plus sombres de l'occupation, elle n'a jamais cessé au prix d'un lourd tribut, de remplir sa mission traditionnelle de protection des personnes et des biens. Pétrie d'un légalisme structurel et emblématique, l'institution et ses soldats de l'ordre ont été confrontés à une situation complexe et redoutable : exercer le " métier " partagé entre devoir d'obéissance (alors que les ordres émanent directement ou indirectement de l'ennemi) et exigences patriotiques. Déchiré entre cohésion de groupe et conscience individuelle, meurtri par la culture d'obéissance et le poids des contraintes à la fois individuelles et collectives, le gendarme se retrouve noyé dans une évolution et un contexte qui le dépasse la plupart du temps. Face à la dilution des repères, aux mutations géostratégiques et juridiques, légalité et légitimité sont souvent des valeurs refuges. Faut-il voir dans cet engagement (plus ou moins conscient selon les individus) une ligne de conduite institutionnelle ou une simple adaptations aux circonstances ?
Domaines
Histoire
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)