Histoire des frontières du Niger : de la nécessité d’une relecture critique d’un tabou historiographique - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Matériaux pour l'histoire de notre temps Année : 2004

Histoire des frontières du Niger : de la nécessité d’une relecture critique d’un tabou historiographique

Camille Lefebvre

Résumé

There is currently in France a complete renewal of historical thought concerning frontiers. For some years, different disciplines, such as geography and geopolitics, have been making this a central issue. Now history is also moving into the field, as in historical studies of France and Africa. A new way of thinking is emerging, which renews understanding of this complex subject, previously viewed with suspicion by historians. This is particularly the case in African history, where the discussion of frontiers has long been a taboo subject.
En histoire de l’Afrique la réflexion sur la question des frontières s’est longtemps focalisée autour de trois grands axes critiques. D’abord, elles étaient considérées comme absurdes et artificielles, produits d’importations imposés sans réflexion et sans logique, au mépris des structures humaines et géographiques existantes, sur un continent auquel était étranger le concept de division politique et territoriale. Puis, c’est la gestion coloniale qui était montrée du doigt pour son aspect coercitif. Non content d’avoir créé des aberrations territoriales, les colonisateurs les auraient gérées en dépit du bon sens. Enfin, ce sont les conséquences du découpage qui étaient dénoncées : ces frontières étaient considérées comme génératrices d’effets négatifs multiples ; elles auraient empêché le développement, freiné l’expansion, et seraient à l’origine de migrations, de déséquilibres de population et même de conflits. Elles auraient créé des pays absurdes, qui par conséquent ne pourraient connaître un développement normal. Ce raisonnement a longtemps été considéré comme le seul valide, et toute réflexion sur les frontières africaines ne s’y conformant pas était suspectée de vouloir réhabiliter la colonisation. Cette pensée était issue d’une histoire militante, d’une écriture de combat, née pour lutter contre les crimes de la colonisation. Pour dépasser ce postulat il est nécessaire d’analyser les frontières africaines dans un temps long et de retrouver toutes les étapes de l’élaboration de leur histoire. Si les frontières africaines ne sont pas encore appropriées et intégrés par les populations, un processus est engagé pour qu’elles acquièrent, peu à peu, une pertinence.

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Camille Lefebvre. Histoire des frontières du Niger : de la nécessité d’une relecture critique d’un tabou historiographique. Matériaux pour l'histoire de notre temps, 2004, 73, pp.18-24. ⟨10.3406/mat.2004.963⟩. ⟨halshs-00690895⟩
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