Le luxe : une valeur éminemment territorialisée - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2011

Le luxe : une valeur éminemment territorialisée

Résumé

Les interrogations sur la soutenabilité du business modèle de production et consommation des produits de luxe a fait l'objet des plusieurs travaux de recherche mais aussi des approches pragmatiques des professionnels des plus grands marques de luxe en France. Celles - ci ont décidé de créer une " Charte de bonnes pratiques de la filière mode et luxe " (qui assure les lignes directrices pour une compatibilité avec le développement durable. Cette charte vise les fondements stratégiques de la compétitivité et du rayonnement de la mode, de la créativité et du luxe français, évalué au niveau sectoriel (par filière). Nous proposons dans cet article une nouvelle approche désectorisée (du Tertre, 2010), celle de " l'économie de la fonctionnalité " qui nous permet d'analyser les acteurs divers de la filière de la mode et du luxe français, notamment les signataires en 2010 de la Charte de bonnes pratiques de la filière mode et luxe en France. Celle-ci apporte une lecture complémentaire du business modèle de la production et consommation du luxe qui sort des logiques fordiennes (la vente des produits standardisés produits à bas cout sur la base de la production d'échelle) et relève plutôt des logiques servicielle (Gadrey, 2002, Gadrey et Zarifian, 2002, du Tertre, 2006) et suivant la " vente de performance " (Stahel,, 2006) d'une fonction Co-conçue avec le client et son système des parties prenantes (Vaielanu Paun, 2010). " Le bien-être " ou " le bien-paraitre " (la mode), relèveraient d'un " système de produits et services intégrés " - PSS (Mont, 2002) qui répondent à des besoins complexes impossible à satisfaire par une simple vente de produit ou de service. Cette approche recherche des éclairages concernant les enjeux du business model de la contrefaçon qui traduit le luxe dans une approche fordienne de consommation et production de masse, basé sur une relation de transaction qui soulève des problématiques en terme d'épuisement des ressources (le contrefaçon comme produit jetable) et de non respect des valeurs sociaux en suivant les logiques des gains de productivité par une production toujours à bas cout, l'un des critères actuel de localisation des entreprises (Uzunidis, 2008). Pourquoi on ne jette pas les produits de luxe mais on préfère les réparer en gardant et même en démultipliant leur valeur dans le temps ? Pourquoi certains préfère louer des produits de luxe, acheter l'usage d'un bien de luxe plutôt que le bien lui-même ou d'acheter des contrefaçons neufs? Quel serait le modèle économique sous-jacent relevant d'une capacité à évaluer la valeur d'un produit de luxe (ou d'un système de produits et services) à l'antipode des considérations fordiennes basées sur la production et la consommation des produits jetables à bas prix ? Autrement dis, comment interpréter le business modèle du luxe comme relevant d'un nouveau modèle économique (économie de la fonctionnalité) valorisant la durabilité des produits, un cycle de vie longue de la ressource (à travers des enjeux de maintenance, réparation, recyclage), un travail le mieux valorisé et englobée dans une garantie de performance à long terme (la main d'ouvre plus chers dans les produits de luxe) tout en assurant une rentabilité économique et même démultipliée dans le temps. La méthodologie de ce travail de recherche mobilise des travaux pratiques des acteurs des secteurs du luxe et les travaux bibliographiques sur l'économie de la fonctionnalité avec une visée exploratoire relevant d'un cadre théorique institutionnaliste. Le but est d'apporter une lecture nouvelle des plus récentes stratégies des acteurs français des secteurs du luxe (Charte signée en 2010 par l'Union Française des Industries de l'Habillement) des acteurs de la filière de la mode et du luxe et suivant les travaux du Comité de la filière (Fédération française de la Couture, du prêt à porter des couturiers et des créateurs de mode, 2010). Des exemples concrets des nouvelles trajectoires dans les stratégies du réseau de la filière du luxe (marques, fournisseurs, clients) mais aussi dans la stratégie de certains signataires de la Charte (comme Louis Vuitton) seront présentés comme révélateurs d'un nouveau modèle économique (économie de la fonctionnalité) de l'industrie du luxe, plus compatible avec les enjeux du développement durable. L'analyse porte ici sur les spécificités du modèle économique du luxe et les potentialités de croissance et de performance des marques et des façonniers du luxe face aux enjeux du développement durable.
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Luxe.UneValeur.Territorialisee.Ingrid.Vaileanu.Paun.pdf (1.19 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

halshs-00634053 , version 1 (20-10-2011)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00634053 , version 1

Citer

Ingrid Vaileanu Paun. Le luxe : une valeur éminemment territorialisée : Une lecture de l'économie de la fonctionnalité du business modèle du luxe par rapport aux enjeux développement durable. Le cas de la filière mode et luxe en France. LUXE et CONTREFACON : enjeux, défis et perspectives, Jun 2011, Geneve, Suisse. ⟨halshs-00634053⟩
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