Les Mémoires secrets ou l'anti-Mercure : deux histoires différentes de l'Académie royale de musique au siècle des Lumières
Résumé
L'histoire de l'Académie royale de musique à l'époque moderne s'articule autour de deux axes principaux. Le premier est institutionnel: l'Opéra de Paris est avant tout une entreprise de spectacles au sein de laquelle les différents modes de gestion expérimentés tout au long de l'époque moderne ont des répercussions importantes sur la politique artistique de l'établissement. Le second axe est culturel: les œuvres mises à l'affiche de l'Opéra sont étroitement dépendantes de la société qui les voit naître, c'est-à-dire d'un public. On ne peut en effet occulter la dimension économique de cette immense maison qui fait commerce de son art et qui est contrainte de répondre aux goûts du public parisien, dont dépend son bon équilibre financier et par là même sa survie. Or, les documents d'archives ont beau être riches et diversifiés, ils ne retracent qu'imparfaitement ces deux histoires, institutionnelle et culturelle. Il est donc indispensable de s'appuyer également sur les témoignages des contemporains, et en particulier sur les périodiques, qui deviennent dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle la principale source d'information sur la vie théâtrale parisienne. Au sein de cette littérature, deux d'entre eux occupent une place à part: le Mercure de France, chroniqueur fidèle et dévoué du pouvoir en place, et les Mémoires secrets, pièce maîtresse de l'information non officielle. Tous deux méritent notre attention car ils retracent deux histoires différentes de l'Académie royale de musique au siècle des Lumières, situées dans des sphères politiques, culturelles et sociales éloignées sinon opposées.
Origine :
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