CARNAVAL ET DANSE MACABRE : METAMORPHOSES DE LA FETE DANS « A LATE ENCOUNTER WITH THE ENEMY » DE FLANNERY O'CONNOR - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2006

CARNAVAL ET DANSE MACABRE : METAMORPHOSES DE LA FETE DANS « A LATE ENCOUNTER WITH THE ENEMY » DE FLANNERY O'CONNOR

Résumé

1 « A late Encounter with the Enemy » est un peu l'histoire d'une fête qui tourne court. La nouvelle s'ouvre sur Sally Poker Sash se préparant à célébrer l'obtention de son diplôme de fin d'études universitaires. Cérémonie avant tout académique, la graduation aux Etats-Unis revêt un caractère réellement festif, célébration ritualisée d'un moment de passage au même titre que baptêmes, anniversaires ou mariages. A cette occasion, Sally entend exhiber son grand père, symbole tout à la fois de la grandeur de sa lignée et de celle du Vieux Sud : « She wanted the General at her graduation [...]. She meant to stand on that platform in August with the General sitting in his wheelchair on the stage behind her and she meant to hold her head very high as if she were saying, “See him! See him! My kin, all you upstarts! Glorious upright old man standing for the old traditions! Dignity! Honor! Courage! See him!” » (p. 135). Mais l'apparition du Général n'aura pas l'éclat dont rêve Sally, et le grand-père meurt à la fin de la cérémonie. Cependant, au-delà du simple renversement factuel, c'est plus profondément que la nouvelle s'emploie à détourner cette fête de la graduation, symbole de l'accès à la connaissance. Perdant totalement son sens profond pour Sally, la cérémonie universitaire retrouvera sa vraie signification in extremis et, paradoxalement, à travers le personnage du grand-père, mais après avoir subi plusieurs métamorphoses que nous examinerons. La graduation revêt dans un premier temps une dimension grotesque et caricaturale car elle se superpose, dans un fragment analeptique, au souvenir d'une autre cérémonie : la première à Atlanta du film Autant en emporte le vent, événement auquel l'ironie mordante de Flannery O'Connor donne des accents quasi carnavalesques. Autre modulation : à la fin de la nouvelle la procession des diplômés se mue, dans la vision du grand- père, en cortège funèbre, et les discours de circonstance, également filtrés par la conscience du grand-père, se métamorphosent eux aussi en un défilé mortuaire, puis au final en un feu d'artillerie et en une danse macabre. Mots tueurs qui, d'une certaine manière, ramènent le vieillard à la vie en le forçant à faire face à son histoire et à l'Histoire. Le Vieux Général, qui n'avait de goût que pour les festivités frivoles (« He liked parades with floats full of Miss Americas and Miss Daytona Beaches and Miss Queen Cotton Products », p. 134) qui permettent d'oublier la face sombre de la réalité en la parant d'atours flatteurs, est le héros malgré lui d'une sorte de cérémonie funéraire qui revêt une force épiphanique et initiatique. Ce piètre « Roi Carnaval sans vrai divertissement » meurt en reconnaissant que dans la vie réelle l'homme est « plein de misères »; il est le vrai graduate de la nouvelle, puisqu'il a en effet atteint un degré supérieur de savoir.

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Dates et versions

halshs-00440949 , version 1 (29-12-2009)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00440949 , version 1

Citer

Marie-Agnès Gay. CARNAVAL ET DANSE MACABRE : METAMORPHOSES DE LA FETE DANS « A LATE ENCOUNTER WITH THE ENEMY » DE FLANNERY O'CONNOR. Florence Labaune-Demeule. Eclats de fête, Publications de l'Université Lyon3, pp.77-96, 2006. ⟨halshs-00440949⟩
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