Les logiques spatiales du vote corse lors des scrutins régionaux et européens 2003-2005, héritage et renouvellement des comportements électoraux
Abstract
L'analyse des espaces du vote en Corse permet d'illustrer comment ces espaces répondent encore à des logiques insulaires, et aussi dans quelle mesure ils s'intègrent désormais aux logiques continentales. Cette communication a pour objectif précis de s'interroger sur les configurations spatiales du vote corse, au niveau des discontinuités locales qu'elles révèlent, ainsi que dans leur éventuelle stabilité selon les quatre scrutins considérés ici. La distinction entre élections à enjeu régional et élections à enjeu européen laisse à penser que les logiques de vote peuvent différer selon les cas. Les différentes représentations spatiales des réponses électorales en fonction des enjeux, qui reposent sur le choix d'une échelle fine -la commune-, permettent d'avancer quelques conclusions, et surtout appellent à des comparaisons nationales et européennes. Les résultats électoraux qui témoignent de la persistance de pratiques claniques fortement localisés seront particulièrement soulignés. Le système clientélaire et notabiliaire corse, quelle que soit l'importance qu'on lui accorde dans son expression électorale, est à l'origine de singularités qui demeurent visibles pour tout type de scrutin. On note parallèlement des comportements qui se démarquent du système clanique traditionnel. On pense de manière évidente aux votes identitaires (régionaliste/nationaliste), mais aussi à ceux induits par une plus grande individualisation de l'opinion (abstention, mobilisation catégorielle, etc...), répartis de manière plus diffuse sur l'île, et se rapprochant davantage des comportements nationaux moyens.