Les réformes funéraires et la politique religieuse de l'État chinois, 1900-2008 - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Archives de Sciences Sociales des Religions Année : 2008

Les réformes funéraires et la politique religieuse de l'État chinois, 1900-2008

Résumé

The question of death management sheds new light on the relationships between modern states, religion, and society. Funerary reforms have been a key element of the modern nation-states' appropriation of private religious practices, particularly among Asian socialist states. Such states move funerary practices out of the realm of religion, in the name of secularism and rationality and instate hygienist and egalitarian policies. However, the state also imposes ritual and emotional norms that prevent families from managing their own lives and deaths at will. This article provides an overview of funerary policies along China's twentieth century 5struggles against ‘traditional' rituals, creation of public cemeteries and public Western-style mourning rites, progressive implementation of mandatory cremation, campaigns against superstitions) and their social effects (the growing gap between urban and rural death practices, resistance, accommodations...). This long history is replaces in the larger framework of anti-superstition policies of which funerary reforms have been an awkward element ever since such policies were first formulated.
La question de la gestion de la mort par les États modernes permet d'éclairer d'un jour nouveau les mutations des relations entre État, société et religion. Les réformes funéraires ont constitué l'un des aspects les plus marquants d'une appropriation générale par les États nations modernes, et en particulier les régimes communistes en Asie orientale, de pratiques religieuses privées, afin de les conformer à une idéologie totalisante. En effet, les pratiques funéraires sont retirées de la sphère religieuse par ces régimes d'Asie orientale qui se veulent laïc, pour être placées sous le signe d'une gestion rationnelle (hygiénique, égalitaire, productiviste) des ressources—ce qui suggère une forme de sécularisation— ; mais de nouvelles normes rituelles et émotionnelles sont créées et imposées par le haut, si bien que les pratiques familiales en général et funéraires en particulier n'acquièrent pas ou difficilement leur autonomie. Cet article donne une vue d'ensemble des politiques funéraires en Chine au long du 20e siècle (lutte contre les enterrements ‘traditionnels', introduction des cimetières publics, et funérailles publiques à l'occidentales dès la période républicaine ; introduction de la crémation obligatoire par la RPC, lutte contre les rituels ‘superstitieux' et les tombes...) et de leurs effets sociaux (coupure croissante entre les villes et les campagnes, résistances, accommodements, critiques...). Cette longue histoire des politiques religieuses doit se comprendre dans le cadre des politiques anti-superstitieuses qui n'ont cessé d'évoluer au cours du 20e siècle, et auxquelles elles se réfèrent sans cesse tout en cherchant à s'autonomiser.
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halshs-00418655 , version 1 (29-11-2010)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00418655 , version 1

Citer

Ling Fang, Vincent Goossaert. Les réformes funéraires et la politique religieuse de l'État chinois, 1900-2008. Archives de Sciences Sociales des Religions, 2008, 144, pp.51-73. ⟨halshs-00418655⟩
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