Un « impératif scientifique » pour l'action publique ?
Résumé
L'environnement étant l'un des domaines où « l'impératif délibératif » s'est manifesté le plus précocement et le plus fortement (Blondiaux et Sintomer, 2002 : 19), les sociologues de l'environnement ont logiquement accordé une attention particulière à l'émergence de scènes de discussion et de concertation. Ils y ont vu un moyen d'expression des positions des protagonistes, d'apaisement des conflits et de dépassement des blocages, par exemple lors des vagues de désignation d'espèces et d'espaces protégés ou remarquables (Alphandéry et Fortier, 2001). L'intérêt légitime pour les dispositifs participatifs ne devrait cependant pas occulter la nécessité croissante, pour les acteurs et les structures qui entendent agir dans le domaine de l'environnement, d'inscrire leurs interventions et leurs objectifs dans des diagnostics et des perspectives scientifiquement recevables. Nous voudrions montrer ici qu'il faut aujourd'hui être un porteur reconnu d'expertise pour compter dans le domaine de l'action environnementale, et souligner que cet « impératif scientifique » n'est pas sans exercer des effets politiques.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)