Lycophron et les errances d'Énée - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Eruditio antiqua Année : 2009

Lycophron et les errances d'Énée

Résumé

This paper attempts to shed light on the erudite traditions used by Lycophron while describing Aeneas' wanderings in Etruria and Latium (Alexandra, 1230-1258) : which traditions does Lycophron expect his readers to know ? How does he understands the ethnography of Italy and the origins of the Etruscan and Roman peoples ? How far is he concerned with involving in his account « local » traditions and myths that would seem to require a considerable erudition on the part of his readers ? Some of the allusions to recondite mythological traditions dealing with the archaeology of Italian peoples and the foundation of Rome have probably been designed to present Rome as the resulting of a reconciliation / suggeneia between Europe and Asia. Lycophron's account of Aeneas' and Odysseus' wanderings involves references to different (or even contradictory) versions of foundation myths concerning Rome and Cortona. Certain details should encourage us to question the very notion of « local myths ». As a matter of fact, these « local » myths probably entered Lycophron's poem through the intermediary of historiographical sources well known to the Hellenistic scholars and poets, such as the works of Theopompus, Lycus or Timaeus. But Lycophron used these sources in a very specific way and composed a patchwork using different traditions in order to formulate his conception of world history as a story of war and reconciliation between Europe and Asia.
Cet article s'intéresse à l'érudition à laquelle Lycophron fait appel dans les vers 1230 à 1258 de l'Alexandra (excursus concernant la geste d'Énée en Étrurie et dans le Latium) : quels sont les traditions que Lycophron suppose connues de son lecteur ? Comment représente-t-il l'ethnographie de l'Italie et les origines des Étrusques et des Romains ? Quel poids accorde-t-il à des mythes « locaux » qui semblent présupposer une érudition considérable de la part de ses lecteurs ? Au-delà des énigmes et cryptages chers à Lycophron, les références à des éléments plus ou moins obscurs des traditions mythologiques relatives à l'Italie et à la fondation de Rome sont souvent guidées par la volonté de présenter cette ville comme étant à la fois le produit et l'agent d'une forme de réconciliation entre Europe et Asie. L'ensemble du passage relatif aux errances d'Énée et d'Ulysse multiplie les allusions à des versions différentes et parfois concurrentes de la légende des origines : parmi les notices rassemblées par Lycophron, certaines doivent probablement nous amener à remettre en cause la notion même de « mythe local ». Comme nous le verrons dans plusieurs cas, les versions dites locales de certains mythes sont probablement entrées dans le texte de Lycophron par l'intermédiaire de notices conservées par des historiens grecs : à partir de ces éléments, le poète semble ensuite s'être livré à un jeu de recomposition des traditions qui permettait de concilier différentes versions et qui visait peut-être à étayer le discours que Lycophron souhaitait tenir sur une histoire universelle perçue comme une histoire des conflits entre Europe et Asie débouchant sur une forme de reconciliation ou d'apaisement en partie rendu possible par le peuple romain.
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Dates et versions

halshs-00372659, version 1 (01-04-2009)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00372659 , version 1

Citer

Évelyne Prioux. Lycophron et les errances d'Énée : Mythes « locaux », érudition ethnographique et poétique des griphes. Eruditio antiqua, 2009, 1, pp.105-122. ⟨halshs-00372659⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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