Cultes locaux et traditions hellénisantes du Proche-Orient : à propos de Leucothéa et de Mélicerte
Résumé
La publication du premier témoignage de piété à Leucothéa provenant du Proche-Orient remonte à 1886. Depuis cette date, plusieurs trouvailles ont confirmé la popularité de la déesse grecque sur une vaste région allant de la Phénicie à la Décapole 1. En 1993, le dossier syrien de Leucothéa s’est encore enrichi d’une dédicace associant cette divinité marine à son fils Mélicerte, sur l’autel d’Inkhil, dans le Hauran 2. Un texte découvert en 2004 à Haloua, sur le Mont Hermon, indique aujourd’hui que Mélicerte est aussi vénéré en territoire sidonien, non loin du village où Leucothéa possède son propre sanctuaire à l’époque romaine . Ce témoignage invite à tirer parti de tous les éléments du dossier, dont plusieurs sont restés méconnus, pour identifier la Phénicie comme le foyer du culte de Leucothéa et de Mélicerte au Proche-Orient et pour montrer que la vénération de ces deux divinités par les populations locales, si elle trouve son origine dans l’interprétation grecque des dieux orientaux, n’y renvoie pas seulement à l’adoption de théonymes helléniques, mais aussi aux usages politiques des mythes grecs dans les cités voisines de Tyr et de Sidon aux époques hellénistique et romaine.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
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