Le prélèvement seigneurial est-il soluble dans les Weistümer ? Appréhensions franconiennes (1200-1400) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2004

Le prélèvement seigneurial est-il soluble dans les Weistümer ? Appréhensions franconiennes (1200-1400)

Résumé

SEIGNEURIAL EXACTIONS IN THE WEISTÜMER OF FRANCONIA, 1200-1400
Given the almost total absence of chartes de franchises across the German lands, there is a great temptation to rely, for the study of seigneurial exactions, on what has sometimes been presented as their equivalent beyond the Rhine: the Weistümer (“confessions of rights”). These survive in large numbers from the late eleventh century, with their apogee dating to the end of the fifteenth. All the same, there is a major difference between the charte de franchise and the Weistum: the fact that the latter is a listing, by a community of inhabitants, of the rights of local lords, not of the inhabitants themselves. An examination of the conditions of their emission, and of the listing process, shows that we are dealing with an operation, often annual, aimed above all at setting out the cohesion of the different lords owning in the village or town. It is thus fundamentally a form of affirmation of seigneurial power, both in the form and in the content of the Weistum, which thus risks being a biased, and above all discursive, source for exactions.
A more careful examination follows of the published Weistümer of thirteenth- and fourteenth-century Franconia, numbering some fifty Weistümer or extracts from rentals linked to them, which are subjected to lexicometric analyses. Following what often appears to be a disorganised listing process, without any regularity from one Weistum to the next, one can see that what was at stake was the reproduction of seigneurial power on a local scale, both in its internal elements and its global logic; but the debates about the detail of dues to one lord or another deflect attention from the main issue at stake, that is to say the continued submission to lordly power. Beyond the content of dues, their definition, transport, remittance, measuring, etc., what matters is to take into consideration, to come to understand, the sense and social importance of seigneurial exactions: the important thing was less “how much?”, but “how?”.

LA RENTA SEÑORIAL SEGÚN LOS WEISTÜMER DE FRANCONIA (1200-1400)
Cuando se aborda el estudio de las exacciones señoriales, la ausencia casi completa de cartas de franquicias en el conjunto del territorio alemán suscita la imperiosa tentación de recurrir a lo que ha sido presentado a veces como su equivalente más allá de Rhin: los Weistümer (« reconocimientos de derechos »). A partir de fines del siglo XI, gran número de ellos se han conservado, situándose su apogeo a final del siglo XV. Sin embargo, la diferencia principal entre carta de franquicia y Weistum reside en qéste último es una relación de los derechos de los señores locales – y no de los de la comunidad de habitantes –, presentada por la propia comunidad. El examen de las condiciones de emisión y de enumeración muestra que se trata de una operación, con frecuencia anual, destinada ante todo a escenificar la cohesión de los diferentes señores posesionados en la aldea o ciudad. Por lo tanto, el Weistum es fundamentalmente un modo de afirmación del poder señorial, tanto en su forma como en su contenido, lo que es susceptible de convertirlo en una fuente sesgada, ante todo discursiva, para el problema de la detracción señorial.
Un examen más reposado ha tenido como objeto los Weistümer publicados de Franconia en los siglos XIII y XIV, es decir, una cincuentena de Weistümer o de extractos de listas de censos emparentados con ellos, sometiéndolos a exámenes lexicométricos. A través de lo que con frecuencia parece ser una enumeración desordenada y sin regla de un Weistum a otro, podemos no estante percibir que lo que está en juego es la reproducción del poder señorial a escala local, tanto en lo que se refiere a sus componentes como en su lógica global: pero las discusiones en relación con los detalles de las rentas debidas a uno u otro distraen la mirada del asunto principal, que es el de la permanente sumisión al poder señorial. Más allá del contenido de las exigencias, es la manera en que son definidas, trasladadas, condonadas, medidas, etc., lo que hay que tener en cuenta, afín de poder aprehender el sentido y la importancia social de la detracción señorial: lo importante es menos el « ¿cuánto? » que el « ¿cómo? ».
En l'absence presque complète de chartes de franchises sur l'ensemble du territoire allemand, la tentation est grande de recourir, pour l'étude du prélèvement seigneurial, à ce qui a parfois été présenté comme leur équivalent outre-Rhin : les Weistümer (« aveux de droits »). Ceux-ci sont conservés en grand nombre à partir de la fin du XIe s., leur apogée se situant à la fin du XVe s. Toutefois, la différence majeure entre charte de franchise et Weistum réside dans le fait que ce dernier est une énumération, faite par une communauté d'habitants, des droits de seigneurs locaux – et non de ceux de la communauté d'habitants. L'examen des conditions d'émission et d'énumération montre qu'il s'agit là d'une opération, souvent annuelle, destinée avant tout à mettre en scène la cohésion des différents seigneurs possessionnés dans le village ou la ville. Il s'agit ainsi fondamentalement d'une forme d'affirmation du pouvoir seigneurial, à la fois par la forme et le contenu du Weistum, ce qui est susceptible d'en faire une source biaisée, avant tout discursive, sur le problème du prélèvement.
Un examen plus poussé est mené sur les Weistümer publiés de Franconie aux XIIIe-XIVe s., soit une cinquantaine de Weistümer ou d'extraits de censiers apparentés à des Weistümer, soumis à des analyses lexicométriques. À travers ce qui paraît souvent être une énumération désordonnée et sans régularité d'un Weistum à l'autre, on peut toutefois repérer que ce qui est en jeu est la reproduction du pouvoir seigneurial à l'échelon local, à la fois dans ses composantes et dans sa logique globale : mais les débats autour du détail des redevances dues à l'un ou à l'autre détournent les regards de l'enjeu principal, qui est celui de la soumission continue au pouvoir seigneurial. Au-delà du contenu des redevances, c'est la manière dont elles sont définies, transportées, remises, mesurées, etc., qu'il importe de prendre en compte, afin de pouvoir appréhender le sens et l'importance social(e) du prélèvement seigneurial : l'important est moins le « combien ? » que le « comment ? ».
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halshs-00290052 , version 1 (24-06-2008)

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  • HAL Id : halshs-00290052 , version 1

Citer

Joseph Morsel. Le prélèvement seigneurial est-il soluble dans les Weistümer ? Appréhensions franconiennes (1200-1400). Le prélèvement seigneurial d'après les Weistümer (XIIIe-XIVe s.), 2000, Medina del Campo, Espagne. pp.155-210. ⟨halshs-00290052⟩
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