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Communication dans un congrès Année : 2007

Environnements instables et cognition : une revue de littérature

Résumé

Les années 90 ont vu l'émergence d'un mouvement tendant à renouveler la doctrine dominante sur les conditions de la maîtrise des environnements instables. Cette doctrine reposait sur l'hypothèse qu'un encadrement étroit et exhaustif des processus à gérer par le système d'information serait un facteur de stabilisation de l'environnement et un gage de la maîtrise de celui-ci. Lorsque le degré de complexité des processus ne permettait pas une représentation exhaustive de celui-ci, l'étroitesse de la supervision était garante de la sécurité et de la performance. Dans le domaine industriel, cela se traduit par un encadrement des interactions entre les individus et les activités dynamiques dont ils ont la charge et par la mise en place de systèmes d'information dévoués à cette cause. Malgré son apparente robustesse, cette vision est désormais remise en cause par des études empiriques ayant démontré que la suppression artificielle du risque peut paradoxalement se traduire par une augmentation des défaillances. En effet, le système cognitif humain ne sait gérer les risques associés à la complexité que lorsqu'il peut les côtoyer. Un individu a besoin d'un degré minimum d'instabilité et de marges de manoeuvre pour se coupler à l'environnement en raison des efforts cognitifs supplémentaires que leur absence lui imposerait.


Ces éléments sont le fondement d'une nouvelle doctrine pour la gestion des milieux instables dont l'intérêt est lié au fait qu'elle ne considère plus l'environnement comme un ensemble de variables dont la connaissance exhaustive en garantirait la maîtrise. Si la compréhension des éléments de l'environnement consiste en une collecte et un ordonnancement des données pertinentes, il faut aussi considérer que celle-ci est canalisée et régulée par un processus général de gestion des ressources cognitives. Le système d'information ne devrait donc pas forcer ses utilisateurs à établir en permanence une compréhension optimale des éléments de son environnement pour tenir compte de la façon dont les individus régulent leur propre compréhension.


Les éléments précédents impliquent une réflexion approfondie sur les modalités de cette régulation et plus largement sur le modèle d'utilisateur implicite qui préside à la mise en oeuvre d'un système d'information pour la conduite des processus dynamiques. Cet article a pour objectif d'exposer les arguments en faveur de l'hypothèse d'un modèle opportuniste du fonctionnement cognitif composé de deux niveaux : un niveau externe, directement lié au processus à gérer et un niveau interne consistant à réguler et orienter son effort attentionnel. Pour cela, nous établirons dans une première partie les caractéristiques des environnements instables et dans une seconde partie les modalités selon lesquelles les acteurs peuvent réguler leur niveau de compréhension en nous appuyant sur une revue de la littérature.
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Dates et versions

halshs-00268385, version 1 (31-03-2008)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00268385 , version 1

Citer

Ivan Null Pastorelli. Environnements instables et cognition : une revue de littérature. ORIANE 4ème colloque national sur le risque, Sep 2007, Biarritz, France. ⟨halshs-00268385⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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