Darwin au pays des fées - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2007

Darwin au pays des fées

Résumé

The concept of "convergence" appeared in paléo-anthropology in reaction to the diffusionnist thesis which reduced the evolution of the living things to the schema of a tree: according to this theory, the similia which are observed between two species correspond only to one legacy of a common ancestor. Complementary, the principle of convergence reveals that similar bodies can develop independently if the characteristics of the environment and the predispositions of the being in question contribute to select the same vital function. Recently, M. Land and D.-E. Nilsson (Animal Eyes, 2004) realized that the presence and the complexity of the eyes were not due to random factors, but had more to do with the principle of convergence. We think that the force of psychological phenomena inherited from natural and sexual selection played, in the diffusion of tales of wonder, the same role as the morphological constraint in the evolution of the eyes.
The human spirit tends naturally to being seduced, to memorize and tell tales relating to the principal functions advanced by V. Propp:
- the predation (cf P. Boyer): villainy, struggle, chase (Villain),
- ethics (cf F. de Waal): the reciprocity (Donor), compassion (Helper),
- sexual selection (cf D. Buss): prince charming (Hero), the beautiful princess (Princess), the sexual competition with the rival (False hero).
It is thus natural that the tales of the whole world should represent similar motifs: these would be for the Homo sapiens' brain true "attractors" (cf D. Sperber).
Le concept de « convergence » est apparu en paléo-anthropologie en réaction à la thèse diffusionniste qui réduisait l'évolution des êtres vivants au schéma de l'arbre : selon cette théorie, les similia qui sont observés entre deux espèces ne pourraient correspondre qu'à un legs d'un ancêtre commun. Complémentaire, le principe de convergence révèle que des organes similaires peuvent se développer indépendamment si les caractéristiques de l'environnement et les prédispositions de l'être vivant concourent à sélectionner une même fonction vitale. Récemment, M. Land et D.-E. Nilsson (Animal eyes, 2004) se sont en effet aperçu que la présence et la complexité des yeux n'était pas due au hasard, mais au principe de convergence.

Nous pensons que la force des phénomènes psychologiques hérités de la sélection naturelle et sexuelle a joué, dans la diffusion des contes merveilleux, le même rôle que la contrainte morphologique dans l'évolution des yeux. L'esprit humain tend naturellement à être séduit, à mémoriser et à raconter des récits portant sur les principales fonctions dégagées par V. Propp :

- la prédation (cf. P. Boyer) : le méfait, le combat, la fuite (Agresseur),

- l'éthique (cf. Fr. de Waal) : la réciprocité (Donateur), la compassion (Auxiliaire),

- la sélection sexuelle (cf. D. Buss) : le prince charmant (Héros), la belle princesse (Héroïne), la compétition sexuelle avec le rival (Faux-héros).

Il est donc naturel que les contes du monde entier représentent tous des motifs similaires : ces derniers seraient pour notre cerveau d'Homo sapiens de véritables « attracteurs » (D. Sperber).
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halshs-00187215 , version 1 (13-11-2007)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00187215 , version 1

Citer

Pierre Darnis. Darwin au pays des fées : Une approche naturaliste du conte merveilleux. Darwin au pays des fées, May 2007, Paris, France. pp.429-459. ⟨halshs-00187215⟩
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