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Communication dans un congrès Année : 2007

Du "bon" usage des ressources

Résumé

Nos sociétés compromettent de nombreuses manières l'environnement légué aux futures générations. L'une d'entre elles est la surexploitation des ressources de notre planète. Les solutions ne sont pas évidentes, car les ressources expriment des rapports de pouvoir non seulement avec la matière, mais aussi avec les hommes pour lesquels cette matière est un enjeu. Cette contribution tente d'éclairer les arbitrages en matière de gestion des ressources, à partir d'une réflexion sur la notion même de ressource.
Tout d'abord, la distinction entre ressources renouvelables et non-renouvelables ne va pas de soi. Les ressources renouvelables ne le sont pas à l'infini. Il existe toujours une limite ; celle de la vitesse de renouvellement. À l'inverse, la notion de ressource de non-renouvelable traduit une fausse idée d'irréversibilité : à l'échelle des temps géologiques le pétrole est, par exemple, tout à fait renouvelable. Cela signifie que réversibilité et irréversibilité se jouent à l'échelle de l'histoire de sociétés humaines et des possibilités la projection de l'homme dans l'avenir. L'inventaire des ressources est, en outre, évolutif. Un changement d'usage, un rapport nouveau à la matière, induit l'apparition de nouvelles ressources, la disparition d'autres devenues inutiles, des inflexions. Quel sens y a-t-il à préserver des ressources pour des générations futures, si nous ne pouvons déterminer celles qui seront indispensables ? Ne risque-t-on pas de préserver des biens qui demain ne serviront plus, quitte à détruire aujourd'hui, sans nous en rendre bien compte, ceux de demain ? Dit rapidement : à quoi serviraient des gisements de silex aujourd'hui ? Étrange posture qui prétend orienter le devenir de l'humanité d'une manière somme toute fort dirigiste. Enfin, tous les objets de l'environnement ne sont pas présents comme ressources. L'environnement, loin d'une transcendance s'imposant d'elle-même, est construit par les sociétés. Si les écosystèmes existent per se, avec leurs flux de matière, d'énergie et d'information plus ou moins régulés, l'environnement est la manifestation de la manière dont l'humanité négocie sa survie au sein de ces écosystèmes. L'Homme se fait une représentation des écosystèmes qu'il habite et la nomme "environnement" à partir d'usages : prélèvements (utilisation de l'air, des eaux, des minéraux), apports (pollution), modifications de structure (habitat, transports).

Les conditions d'une gestion réellement durable des ressources impliquent donc une approche à la fois écosystémique et territorialisée : processus relationnel où groupes sociaux et personnes se confrontent ou s'associent pour l'usage, sinon le contrôle, de ressources. Les catastrophes environnementales donnent un éclairage particulièrement intéressant pour comprendre ces processus, en ce qu'elles mettent en évidence les arbitrages en matière de gestion des ressources. L'analyse est menée à partir de deux cas à la fois proches et complémentaires : le déversement massif de composants cyanurés dans la rivière Tisza en Roumanie puis dans le Danube en 2000, la pollution des sols et de l'eau au voisinage du site des anciennes mines d'or de Salsigne en France.
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Dates et versions

halshs-00171591, version 1 (12-09-2007)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00171591 , version 1

Citer

François Mancebo. Du "bon" usage des ressources. Du "bon" usages des ressources, 2007, France. ⟨halshs-00171591⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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