Sisyphe à Mexico - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue VertigO : La Revue Électronique en Sciences de l'Environnement Année : 2006

Sisyphe à Mexico

François Mancebo
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 831479

Résumé

Mexico City --locating at a height of more than 2,000 meters on the foothills of Sierra Madre and Cordillera Neovolcanica-- lies in an inviting though dreadful area. It appears to be one among the most dangerous areas in the world as far as risk is concerned: exposed to all type of natural risks, to technological hazards linked to heavy industry, to air and water pollution and to exhaustion of all exploitable local resources. After 1985's earthquake, planners and developers of Mexico City have been integrating risk mitigation and sustainability in urban policy. But this new direction turned hardly applicable. The reason is an all-prescriptive and centralized tradition combining with complete lack of interest in peripheral districts, which resources are solely exploited to improve sustainability of wealthy, touristic or historic metropolitan areas (actually creating an imported sustainability artifact). In much the same way as in Sisyphus myth, mexican planners and developers try hard to take the risk-boulder up the unsustainable-slope, but the boulder always comes down, again and again. In reality, the boulder is not the problem. The problem lies in not considering the slope's profile on which the boulder rolls, i.e. its substratum made of risk perceptions, territorial representations and local practices.
L'agglomération de Mexico, à plus de 2000 mètres d'altitude, adossée à la Sierra Madre et la Cordillère Volcanique est assise sur un site accueillant, mais redoutable. Il s'agit d'un des endroits les plus exposés du globe, soumis à une combinaison de risques naturels, de risques technologiques souvent mal maîtrisés dus à des industries lourdes, de nuisances, de cumul des polluants et d'un épuisement des ressources locales utilisables, tout particulièrement les ressources en eau. Après le séisme dévastateur de 1985, les acteurs de l'aménagement de Mexico tentent d'intégrer risques et durabilité dans la définition de nouvelles politiques urbaines. Mais, si les risques sont bien identifiés et des réponses sont données, leur applicabilité est quasi-nulle. Une approche normative et n'incluant pas l'ensemble de l'agglomération, mais utilisant les périphéries pour améliorer la durabilité des centres (sorte de durabilité importée à l'échelle de la métropole) explique cette situation. Comment dans le mythe de Sisyphe, acteurs locaux et nationaux tentent de faire remonter la pente au rocher du risque, mais le rocher finit toujours par redescendre. C'est qu'en réalité le problème n'est pas le rocher. Le problème, c'est la pente, c'est-à-dire le substrat fait de représentations territoriales et d'usages de l'espace qui fondent la société mexicaine, sur laquelle roule le rocher.
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Identifiants

  • HAL Id : halshs-00171518 , version 1

Citer

François Mancebo. Sisyphe à Mexico : Risques et politiques urbaines. VertigO : La Revue Électronique en Sciences de l'Environnement, 2006, 7 (3), pp.1-8. ⟨halshs-00171518⟩
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