Matière et nécessité dans la connaissance scientifique - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2004

Matière et nécessité dans la connaissance scientifique

Résumé

On examine le rôle de l'idée de nécessité dans la connaissance scientifique, notamment contemporaine, en tenant compte de la difficulté de l'invoquer comme principe pour une connaissance, de nature symbolique et construite, qui ne dispose que d'un accès indirect à la réalité du monde. Après un rappel de la présence de cette idée dans la science classique, et de sa situation dans la philosophie critique et post-critique, on tente de caractériser le rapport de la connaissance à l'immanence de la matière-monde, en faisant toute sa place au sujet de la connaissance, ou sujet transcendantal, tout en montrant l'insuffisance de celui-ci au regard de ce que signifient la connaissance et la science. Le choix de l'immanence comme perspective pour les contenus de savoir permet d'éclairer le mouvement des changements qui s'opèrent dans les connaissances, et le rapport à chaque étape de celles-ci à l'intelligibilité rationnelle : on peut proposer que le mouvement de la science ne prend son sens que de l'immanence, et que son moteur est la nécessité. Les sciences contemporaines, en particulier la physique, offrent un certain nombre d'arguments qui renforcent cette vue en ré-évaluant les limitations inhérentes aux systèmes théoriques de concepts considérés, et les réorganisations obtenues par leurs dépassements. On souligne l'importance à ce propos des principes d'invariance et de symétrie, et l'intérêt d'un critère comme celui de « complétude théorique relative », qui expriment des exigences bien accordées à celles qui s'attachent aux idées d'immanence et de nécessité. On indique à cet égard comment la part contingente des connaissances comme formes symboliques apparaît dirigée souterrainement par la nécessité de la matière-monde. Une autre donnée des sciences contemporaines est la genèse et l'évolution des formes et du monde, prolongées dans la dimension temporelle et évolutive des savoirs scientifiques eux-mêmes. On peut montrer que leur “épreuve du monde”, qui s'effectue dans le temps de l'histoire, s'accompagne d'une modification corrélative des structures de l'intelligibilité, dans le sens d'une adaptation des conditions de possibilité de la connaissance au monde immanent. Au bout du compte, nous saisissons les éléments symboliques de la connaissance selon leurs contenus de sens, reflets de la nécessité de la matière-monde et chargés, dans leur forme, des efforts de la pensée au long de la durée temporelle.
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Dates et versions

halshs-00167285 , version 1 (17-08-2007)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00167285 , version 1

Citer

Michel Paty. Matière et nécessité dans la connaissance scientifique. ubessy, Jean ; Lecointre, Guillaume & Silberstein, Marc. Les matérialistes et leurs contradicteurs, Syllepses, p. 155-180., 2004. ⟨halshs-00167285⟩
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