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Article dans une revue Le Langage et l'Homme Année : 2006

Etats internes, fausse croyance et explications dans les récits: effets de l'étayage chez les enfants de 4 à 12 ans

Résumé

This paper deals with the "evaluative" dimension of narratives expressed by 4 to 12 year old children as they construct a story, focusing in particular on children's capacity to refer to the characters' internal states as reasons of their behavior and to explicitly express that the belief of one character is false. Children's narratives are constructed after they have seen a sequence of five images (making up the "stone story") that can be coherently understood as a story of a misunderstanding between the two depicted characters. After an initial spontaneously produced narrative, children are asked to tell the story a second time after a scaffolding procedure, modeled according to Piaget-type clinical interviews, whereby they are asked about the reasons of the main events. Like in other studies, also here it is found that before 10 years of age children's initial stories rarely refer to epistemic states particularly as reasons behind the characters' behaviors. Also, before 10-11 years, only rarely children specify clearly that the belief of one of the characters is a false belief and none of the children before 10 years resolves the misunderstanding by having the characters communicate to each other their contrasting points of view. However, after the scaffolding procedure focusing children's attention on causal explanations, but not on internal states nor on false beliefs, from 6 years onwards, children increase considerably their references to the characters' internal states, in particular to their epistemic states. Also, with age, progressively more children can specify that one of the characters actually holds a false belief about the intentions of the other, and finds adequate narrative means to have the characters unveil and rectify it, providing thus evidence for a relativistic and interpretive theory of mind in these children. These results question seriously the meaning of the limitedexpression of epistemic states and false beliefs in the spontaneous narratives of children under 9 years, and argue for a multidimensional evaluation in order to better grasp children's competences beyond the constraints of the complexities of the activity under scrutiny.
Cet article porte sur la dimension "évaluative" du récit telle qu'elle est exprimée par des enfants âgés entre 4 et 12 ans et, en particulier, sur la capacité de ces enfants à se référer aux états internes des personnages en tant qu'éléments explicatifs de leurs comportements et à expliciter que la croyance d'un personnage est fausse. Les récits des enfants sont construits à partir d'une séquence de cinq images qui "racontent" l'histoire d'un malentendu entre deux personnages. Après avoir raconté spontanément leur premier récit, les enfants le racontent une deuxième fois après avoir été questionnés sur les raisons des événements à travers un étayage non intrusif inspiré par l'entretien clinique piagétien. Les résultats montrent que dans leurs premiers récits les enfants, comme dans des précédentes études, mentionnent rarement les états épistémiques des personnages avant 10 ans. La fausse croyance et sa rectification ne sont explicitées que rarement avant 10-11 ans et même à cet âge par peu d'enfants. Ainsi, le fait d'avoir placé un malentendu au centre de l'intrigue ne facilite pas la référence aux états épistémiques des personnages, ni la compréhension des liens entre états internes et comportements, ou encore l'appréhension et l'expression de la fausse croyance et le besoin de lever le malentendu. Toutefois, après un étayage qui attire l'attention des enfants sur les causes des événements, dès 6-7 ans les enfants accroissent considérablement leurs références aux états internes des personnages, y compris leurs états épistémiques, et même un enfant de cet âge explicite que la croyance de l'un des personnages est fausse et trouve les moyens narratifs pour rectifier celle-ci, faisant donc preuve d'une théorie relativiste de l'esprit. Ces résultats nous interrogent profondément sur la signification de la rareté de l'expression de la fausse croyance dans les récits spontanés d'enfants en dessous de 9 ans, ainsi que sur la nécessité de disposer d'un moyen d'évaluation multidimensionnel pour saisir au mieux les compétences des enfants au delà des contraintes dues à la complexité de l'activité en examen.
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Dates et versions

halshs-00133376, version 1 (08-11-2011)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00133376 , version 1

Citer

Edy Veneziano, Christian Hudelot. Etats internes, fausse croyance et explications dans les récits: effets de l'étayage chez les enfants de 4 à 12 ans. Le Langage et l'Homme, 2006, 41 (2), pp.117-138. ⟨halshs-00133376⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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