Fascicule de méthodologie d'histoire et sociologie des religions à l'époque contemporaine
Appliqué au protestantisme
Résumé
Created for the students of the religious sciences section of the EPHE (Sorbonne University), this book is a methodological guide. It tries to answer to the question: how to do a valid scientific research on contemporary Protestantism?
L'histoire et la sociologie des religions sont à la mode. Mais sait-on pour autant comment pratiquer ces disciplines? L'objet de ce fascicule, réservé à une diffusion interne à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (Sorbonne), est né du souci de Jean-Paul Willaime, directeur d'études à l'EPHE (chaire histoire et sociologie des protestantismes), de voir s'élaborer un outil méthodologique à l'adresse des étudiants qui débutent un Troisième Cycle en sciences sociales des religions.
Comment produire un travail scientifiquement valide ?
Après une première version diffusée en novembre 1996 sous forme de photocopies, cette seconde version reliée parue en novembre 1997 a eu pour fonction de guider les étudiants en histoire et sociologie religieuse contemporaine dont la spécialité porte plus particulièrement sur le protestantisme. En ce XXIe siècle, ce fascicule du siècle dernier a perdu de son actualité dans certains domaines, mais pas dans d'autres.
A la charnière entre méthodologie et épistémologie, il propose une investigation articulée autour de ce fil directeur : quelles sont les conditions requises pour un travail scientifiquement recevable? Autour de cet axe, de multiples questions connexes se greffent. Comment définir son objet d'étude? (Ch. 1) Comment rassembler les outils de la recherche? (Ch. 2, 3, 4) Quel rapport entretenir avec son objet? (Ch. 5) Comment articuler problématisation et plan? (Ch. 6) Comment faire jouer le contexte, l'interdisciplinarité? (Ch. 7 et 8). Autant de questions auxquelles ce fascicule essaie de répondre, éclairé par la réflexion épistémologique d'historiens comme Antoine Prost ou Claude Langlois, ou de sociologues comme Pierre Bourdieu ou Jean Baubérot. Le lecteur découvrira chemin faisant ce qu'est un idéal-type wébérien, la critique interne et externe des sources, l'agnosticisme méthodologique et la problématisation.
Transformer la mémoire en histoire et en sociologie
Ce fascicule s'appuie sur un cours de méthodologie dispensé à l'EPHE en qualité d'Allocataire Moniteur Normalien (AMN). Il a donc bénéficié du « retour » des étudiants, auxquels ce fascicule est avant tout destiné. Voici un extrait de sa conclusion : « nos contemporains (et peut-être aussi les différentes Églises de France) demandent beaucoup en ce moment des récits mémoriels, identitaires, sur lesquels on puisse pousser un soupir d'attendrissement, se dispensant à bon compte d'une véritable compréhension du réel. A nous, chercheurs et étudiants de l'EPHE, de déjouer ces pièges de la mémoire: “rappeler un événement ne sert à rien, même pas à éviter qu'il ne se reproduise, si on ne l'explique pas” (Antoine Prost, Douze leçons sur l'histoire, Paris, Seuil, 1995, p.306). Comprendre, tel est notre seul viatique. Nous ne devons pas nous réduire à des serviteurs de la mémoire religieuse, mais assumer notre rôle d'”indispensable hérétique” (pour reprendre une formule de Pierre Bourdieu dans Homo Académicus) pratiquant le doute critique sans pour autant tomber dans le relativisme. Ainsi, tout en tenant compte de la dimension de la mémoire, nous sommes invités coûte que coûte à transformer cette dernière, grâce à une scrupuleuse rigueur méthodologique, en histoire et en sociologie» (page 107). Ce fascicule entend expliquer comment y arriver.
Comment produire un travail scientifiquement valide ?
Après une première version diffusée en novembre 1996 sous forme de photocopies, cette seconde version reliée parue en novembre 1997 a eu pour fonction de guider les étudiants en histoire et sociologie religieuse contemporaine dont la spécialité porte plus particulièrement sur le protestantisme. En ce XXIe siècle, ce fascicule du siècle dernier a perdu de son actualité dans certains domaines, mais pas dans d'autres.
A la charnière entre méthodologie et épistémologie, il propose une investigation articulée autour de ce fil directeur : quelles sont les conditions requises pour un travail scientifiquement recevable? Autour de cet axe, de multiples questions connexes se greffent. Comment définir son objet d'étude? (Ch. 1) Comment rassembler les outils de la recherche? (Ch. 2, 3, 4) Quel rapport entretenir avec son objet? (Ch. 5) Comment articuler problématisation et plan? (Ch. 6) Comment faire jouer le contexte, l'interdisciplinarité? (Ch. 7 et 8). Autant de questions auxquelles ce fascicule essaie de répondre, éclairé par la réflexion épistémologique d'historiens comme Antoine Prost ou Claude Langlois, ou de sociologues comme Pierre Bourdieu ou Jean Baubérot. Le lecteur découvrira chemin faisant ce qu'est un idéal-type wébérien, la critique interne et externe des sources, l'agnosticisme méthodologique et la problématisation.
Transformer la mémoire en histoire et en sociologie
Ce fascicule s'appuie sur un cours de méthodologie dispensé à l'EPHE en qualité d'Allocataire Moniteur Normalien (AMN). Il a donc bénéficié du « retour » des étudiants, auxquels ce fascicule est avant tout destiné. Voici un extrait de sa conclusion : « nos contemporains (et peut-être aussi les différentes Églises de France) demandent beaucoup en ce moment des récits mémoriels, identitaires, sur lesquels on puisse pousser un soupir d'attendrissement, se dispensant à bon compte d'une véritable compréhension du réel. A nous, chercheurs et étudiants de l'EPHE, de déjouer ces pièges de la mémoire: “rappeler un événement ne sert à rien, même pas à éviter qu'il ne se reproduise, si on ne l'explique pas” (Antoine Prost, Douze leçons sur l'histoire, Paris, Seuil, 1995, p.306). Comprendre, tel est notre seul viatique. Nous ne devons pas nous réduire à des serviteurs de la mémoire religieuse, mais assumer notre rôle d'”indispensable hérétique” (pour reprendre une formule de Pierre Bourdieu dans Homo Académicus) pratiquant le doute critique sans pour autant tomber dans le relativisme. Ainsi, tout en tenant compte de la dimension de la mémoire, nous sommes invités coûte que coûte à transformer cette dernière, grâce à une scrupuleuse rigueur méthodologique, en histoire et en sociologie» (page 107). Ce fascicule entend expliquer comment y arriver.
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