'Articles de Paris', fabrique et institutions économiques à Paris au XIXe siècle
Résumé
Au premier abord, les « articles de Paris » produits par la « fabrique de Paris » proposent un archétype de la spécialisation flexible, avec de petites entreprises travaillant au rythme de la mode et offrant de belles perspectives d'ascension sociale. La présente communication vise d'abord à nuancer ce tableau et à montrer qu'il a été en partie construit par des contemporains soucieux de s'opposer à l'intervention de l'État et/ou aux thèses socialistes. Dans cette perspective sont notamment soulignées l'articulation cruciale entre fabrique et commerce – ce dernier ayant été trop peu étudié – et l'hétérogénéité de la fabrique (tant de ses entrepreneurs que de ses ouvriers), entre travail en chambre, très grands ateliers et ateliers-boutiques, entre valeurs issues de l'art et de la science et réalités de la division du travail.
Mais le texte se concentre surtout sur le rapport de ce secteur aux institutions. Après avoir rappelé une chronologie plus générale – longue absence au sein d'institutions du commerce plutôt dominées par la banque, émergence de formes d'organisation nouvelles dans les années 1840, influence forte des chambres syndicales dès le Second Empire –, j'y étudie plus en détail un secteur, celui des fleurs artificielles, et un moment, celui de la constitution de sa chambre syndicale, au sein de l'Union nationale du commerce et de l'industrie, en 1859. Les raisons du recours à ce type d'organisation, de son succès relatif mais aussi de ses difficultés à imposer des normes au sein de la profession sont envisagées. En particulier, le rôle des questions de contrefaçons et même de brevets, qui paraît avoir servi de détonateur, est souligné. Plus largement, ce qui est en jeu, c'est la capacité à construire des usages et à en imposer le respect. Cette étude conclut à la nécessité d'envisager de façon complémentaire, avec leurs spécificités, les constructions institutionnelles spontanées (comme les chambres syndicales) et l'implication dans des organes officiels (comme les Chambres ou les Tribunaux de commerce).
Mais le texte se concentre surtout sur le rapport de ce secteur aux institutions. Après avoir rappelé une chronologie plus générale – longue absence au sein d'institutions du commerce plutôt dominées par la banque, émergence de formes d'organisation nouvelles dans les années 1840, influence forte des chambres syndicales dès le Second Empire –, j'y étudie plus en détail un secteur, celui des fleurs artificielles, et un moment, celui de la constitution de sa chambre syndicale, au sein de l'Union nationale du commerce et de l'industrie, en 1859. Les raisons du recours à ce type d'organisation, de son succès relatif mais aussi de ses difficultés à imposer des normes au sein de la profession sont envisagées. En particulier, le rôle des questions de contrefaçons et même de brevets, qui paraît avoir servi de détonateur, est souligné. Plus largement, ce qui est en jeu, c'est la capacité à construire des usages et à en imposer le respect. Cette étude conclut à la nécessité d'envisager de façon complémentaire, avec leurs spécificités, les constructions institutionnelles spontanées (comme les chambres syndicales) et l'implication dans des organes officiels (comme les Chambres ou les Tribunaux de commerce).
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