Le débat sur la représentation des saints à San Lorenzo del Escorial après le concile de Trente

Sylvène Edouard (1)

1 LARHRA REC - Religions et croyances

After the closure of the Council of Trent, Philip 2 gave his hagiography expert Ambrosio de Morales, the responsibility of the lectionary reform for his El Escorial palace-monastery, the construction of which had started in 1563. Lessons on the saints had to contain the representations of the saints according to the church, convent and college. For more than 20 years, italian and spanish artists worked on this iconographic program at El Escorial. This was done in application of the tridentin decree on “the conjuring up, the veneration of the saints' relics and the holy icones”. Ambrosio's written records, given to the king's review in 1565, offer a testimony of the limits given by traditionnal worships to the council's decree. Philip 2's annotations suggest that “erronous” traditions were maintained in place when true stories were missing. As for the representation of saints, three rules were proposed: being faithful to the truth, as much as authentified stories allowed, assuring dignity, which had become a main issue for the art of the catholic reform as well as pursuing simplicity which was mainly translated into conciseness of expression.

Après la clôture du concile de Trente, Philippe II confia à son expert en hagiographie, Ambrosio de Morales, la réforme des lectionnaires pour son Palais-monastère de Saint-Laurent de l'Escorial dont l'édification avait débuté en 1563. Le contenu des leçons sur les saints devait aussi être celui des représentations des saints pour l'église, le couvent et le collège. Durant plus de vingt ans, artistes italiens et espagnols réalisèrent ce programme iconographique des saints à l'Escorial en application du décret tridentin sur « l'invocation, la vénération et les reliques des saints et sur les saintes images ». Le mémoire d'Ambrosio de Morales, soumis au roi en 1565, rend compte cependant des limites que les dévotions traditionnelles opposèrent à l'application rigoureuse du décret conciliaire. Philippe II annota le mémoire dans ce sens, suggérant le maintien des traditions « fausses » en l'absence de récits véritables. Quant à la « manière » de représenter les saints, trois règles étaient proposées : la véracité, dans la limite des récits authentifiés, la dignité, devenue l'enjeu de l'art de la réforme catholique et enfin la simplicité se résumant souvent à la brièveté du discours.

Mots clés: Philippe II; Escorial; Concile de Trente; Ambrosio de Morales; portraits des saints

Domaines: Histoire

Sylvène Edouard. Le débat sur la représentation des saints à San Lorenzo del Escorial après le concile de Trente. Revue d'Histoire ecclésiastique , 2006, 101.1, pp.88-116. ⟨halshs-00068953⟩