La leçon de musique, une école du plaisir ?
Abstract
Le plaisir musical peut être compris comme plaisir d'entendre ou plaisir de jouer. Or la leçon de musique, telle qu'elle apparaît codifiée par la peinture française et hollandaise du grand Siècle, propose souvent une interprétation grivoise, parfois pornographique, du tête-à-tête entre le maître de musique et sa jeune élève, supposée docile et ouverte à toute forme d'apprentissage. Engagement du corps dans le jeu instrumental ou le chant, condamnation sociale des musiciens invitent à s'interroger sur ce qui distingue la leçon de musique des autres leçons privées. L'immédiateté du plaisir, qui l'oppose à l'enseignement des lettres, mais surtout l'idée sous-jacente d'une contagion des sens, transforme la leçon de musique en propédeutique à l'amour.