Urs Altermatt: Katholizismus und Antisemitismus, Frauenfeld, 1999
Résumé
Cette publication d'Urs Altermatt analyse l'antisémitisme des catholiques suisses de 1918 à 1945 en utilisant une perspective culturelle et sociale. Elle s'inscrit dans le débat ouvert par la thèse pionnière d'Olaf Blaschke, parue en 1997 sous le titre Katholizismus und Antisemitismus im Deutschen Kaiserreich. Le rôle déterminant attribué par Olaf Blaschke à l'ultramontanisme lui avait permis de poser les jalons d'une analyse internationale du phénomène et il avait proposé un schéma d'interprétation similaire à celui qu'il avait élaboré pour l'empire allemand dans le cas de la Suisse. Avec son livre, U. A. réussit à démontrer de manière tout à fait convaincante que la thèse d'Olaf Blaschke n'est pas applicable aux catholiques suisses en proposant un cadre analytique qui lui permet d'interpréter de façon cohérente les structures mentales et les formes de piété anti-judaïques du groupe étudié. Il réfute d'une part le caractère endogène de l'antisémitisme dans la formation du "milieu" catholique et d'autre part l'existence d'une corrélation systématique entre la montée de l'ultramontanisme et celle de l'antisémitisme.